Jean Johnson: «Est-ce que la FCFA va déranger? Absolument!»

Jean Johnson, le nouveau président de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada.
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 19/06/2017 par Jean-Pierre Dubé

«Quand l’égalité des votes a été annoncée, on a tous les deux été estomaqués, explique le nouveau président de la FCFA du Canada, Jean Johnson, on ne s’attendait pas à ça.»

Ce samedi 10 juin, il a fallu un deuxième tour de la présidentielle, qui a produit encore 9 voix contre 9, sauf pour un bulletin invalide pour la présidente sortante, Sylviane Lanthier. C’est dire la division au sein de l’organisme parapluie des francophones hors Québec.

Statu quo frustrant

La tension au sein de la FCFA était palpable depuis plusieurs mois. Selon M. Johnson, l’ancien président de l’Association canadienne-française de l’Alberta, il était clair que les membres s’attendaient à une hausse du ton dans les revendications pour la reconnaissance des communautés.

«On voulait une présence forte et non le statu quo dans la continuité de la relation avec le fédéral. On cherchait un rôle plus actif dans le débat sur la nomination de la commissaire aux langues officielles.»

Jean Johnson estime qu’une fracture s’est produite lors d’une réunion des membres, début juin, sur la stratégie à emprunter dans la controverse entourant le choix de Madeleine Meilleur. Les décideurs ne se seraient pas ralliés à la position avancée quant à la rencontre demandée avec le Premier ministre.

Publicité

«Il y a eu une conversation vraiment houleuse qui s’est terminée dans la frustration, surtout pour l’Acadie et l’Ouest. Cette division a été très difficile.»

Pressions politiques

Face au refus de Justin Trudeau de rencontrer la FCFA dans les délais, le nouveau plan de la FCFA consistera à générer des pressions sur le Premier ministre par le biais de multiples rencontres auprès des parlementaires: ministres, députés et sénateurs.

L’objectif d’une rencontre avec le chef libéral serait d’obtenir une position claire du gouvernement en matière de langues et de communautés de langue officielle. «Le premier ministre doit sortir un énoncé et des directives.»

La FCFA aurait développé de bonnes relations avec les hauts fonctionnaires, affirme-t-il, mais moins avec les élus. «On a une équipe à Ottawa qui peut parler aux fonctionnaires. Mon action, c’est de rencontrer les ministres. C’est là qu’on peut avoir de l’influence. Est-ce qu’on va déranger? Absolument! On va prendre notre place.»

Pas de conflit d’intérêts

Combien de temps le nouveau président pourra-t-il consacrer à son rôle national?

Publicité

Jean Johnson est le directeur général du Quartier francophone d’Edmonton. Se retrouve-t-il en situation potentielle de conflit d’intérêts, comme l’était Sylviane Lanthier depuis son élection en 2015? Jusqu’en avril dernier, en effet, elle cumulait les fonctions de la présidence de la FCFA et la direction générale du Centre culturel franco-manitobain, deux organismes financés par Ottawa.

«Mon salaire est payé par les cotisations des membres de la zone d’amélioration commerciale du Quartier», indique M. Johnson. «Il n’y a pas de conflit. Par contre, je vais cette semaine rencontrer mon conseil d’administration qui ne veut pas me voir partir. Il va falloir trouver comment on fait ça…»

Auteur

  • Jean-Pierre Dubé

    Journaliste à Francopresse, le média d’information numérique au service des identités multiples de la francophonie canadienne, qui gère son propre réseau de journalistes et travaille de concert avec le réseau de l'Association de la presse francophone.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur