Tous les jours, des journalistes et des annonceurs de la presse écrite et électronique nous invitent à célébrer le 150e anniversaire du Canada. C’est complètement faux. Si on remonte à 150 ans, on se trouve en 1867, année où l’Acte de l’Amérique du Nord britannique a été adopté. On célèbre donc les 150 ans d’une loi, pas d’un pays de l’Atlantique au Pacifique.
Le mot Canada apparaît sur des cartes dès le 16e siècle. En 1535, Jacques Cartier donne ce nom à tout le territoire gouverné par le chef amérindien Donnacona, à Stadacona (actuelle ville de Québec). Des cartes européennes appliquent ensuite le vocable Canada au peuplement français le long des rives du fleuve Saint-Laurent.
Jusqu’au traité d’Utrecht (1713), la Nouvelle-France compte cinq colonies ou territoires possédant chacun une administration propre: Terre-Neuve, l’Acadie, le Canada, la baie d’Hudson et la Louisiane. Le Canada d’alors comprend la région des Grands-Lacs, la vallée du Saint-Laurent et la vallée de l’Ohio.
Après la conquête britannique (1759), l’appellation Canada est récupérée par les autorités de l’Empire britannique et désigne la plupart des colonies anglaises en Amérique du Nord.
Le mot Canada entre dans un texte de loi en 1791 lorsque «The Province of Quebec» est scindée pour créer le Bas-Canada et le Haut-Canada, soit une mince part du Québec et de l’Ontario actuels. Ces deux entités seront amalgamées en 1841 pour devenir le Canada-Uni.
Lorsque l’Acte de l’Amérique du Nord britannique entre en vigueur (1er juillet 1867), le Dominion du Canada ne comprend que quatre provinces: Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick et Nouvelle-Écosse. L’Ontario et le Québec de 1867 forment encore une portion seulement de leur étendu d’aujourd’hui.