Une histoire populaire de l’humanité. Sous ce titre intrigant et quelque peu énigmatique, les Éditions du Boréal viennent de publier un ouvrage de l’historien britannique atypique Chris Harman, décédé au Caire en novembre 2009, et dont les écrits et les prises de position ont retenu très largement l’attention. Les lecteurs francophones ont ainsi une de sers œuvres majeures à leur disposition.
Le livre est impressionnant, par son format (24×16 cm) et par son épaisseur (4 cm), car il ne compte pas moins de 735 pages, mais le récit historique proprement dit ne compte que 665 p., les notes ayant été rejetées à la fin. On ne les lit donc pas. Comme le disait avec humour mon éditeur, les notes de fin se perdent, car elles ne sont pas intégrées dans la mélodie du texte.
La structure donnée à son ouvrage par l’auteur en facilite la lecture. C. Harman a divisé son histoire en sept parties qui forment par elles-mêmes des ensembles, subdivisés en chapitres précédés d’une chronologie servant de repère ou de récapitulatif.
Signification
Il ne faut pas se méprendre sur la signification du titre. Il ne s’agit pas de l’histoire de l’humanité. Quant à l’adjectif populaire, il ne faut pas le prendre au sens courant, comme dans chansons populaires ou histoires et légendes populaires. Il faut revenir à sons sens adjectival originel de ce qui caractérise le peuple, qui concerne le peuple.
Le titre anglais est plus clair, A People’s History of the World. C. Harman suit l’exemple donné par Howard Zinn (1922-2010), historien étatsunien qui avait publié en 1980 A People’s History of the United States, traduit comme Histoire populaire des États-Unis. On connaît désormais sous le nom d’histoire populaire une histoire centrée sur les peuples et non sur les États, leurs gouvernants, leurs réalisations, comme le fait l’histoire traditionnelle.