Persécutés parce qu’ils défendent les droits de ceux qui en ont le plus besoin

Waleed Abu al-Khair
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Publié 30/01/2017 par Gérard Lévesque

Soulignée le 24 janvier de chaque année, la Journée de l’avocat en danger est un moment de réflexion sur la souffrance de nombreux avocats dans le monde qui risquent d’être harcelés, persécutés, blessés et tués parce qu’ils défendent les droits de ceux qui en ont le plus besoin.

Cette Journée est une initiative internationale mise en place depuis plus de 7 ans par plusieurs organisations d’avocats qui permet de mobiliser l’opinion publique autour de la situation de confrères menacés dans un pays particulier.

Après la situation des avocats en Iran, en Turquie, aux Philippines, au Pays Basque et au Honduras, l’édition 2017 a été dédiée à la situation des avocats en Chine, victimes depuis des années de nombreuses mesures de représailles et de harcèlement de la part des autorités chinoises en raison de leur engagement pour la défense des libertés civiles, politiques, sociales et économiques de leurs concitoyens.

L’Observatoire international des avocats en danger (OIAD) est une initiative du Conseil national des barreaux (France), du Barreau de Paris (France), du Consejo General de la Abogicia Espanola (Espagne) et du Consiglio Nazionale Forense (Italie).

Lancé en 2015, l’OIAD a pour objet de défendre les avocats menacés dans le cadre de l’exercice de leur profession et de dénoncer les situations attentatoires aux droits de la défense. Structure inclusive, l’adhésion à l’OIAD est ouverte à tous les barreaux et à toutes les associations investis ou qui souhaitent s’investir en faveur de la défense des avocats menacés.

Déterminé à maintenir et à favoriser l’accès à la justice et la primauté du droit, le Barreau du Haut-Canada a profité du 24 janvier pour reconnaître les efforts sans relâche et le courage des avocats des droits de la personne en Chine. Au cours des dernières années, par le biais de son Groupe de surveillance des droits de la personne, le Barreau est intervenu de nombreuses fois dans des causes concernant des avocats en danger dans différents pays.

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Prix des droits de la personne

Le 22 février prochain, le Barreau va honorer l’avocat Waleed Abu al-Khair, un des défenseurs des droits de la personne et de la démocratie les plus réputés en Arabie Saoudite.

Au risque de sa propre liberté, Waleed Abu al-Khair a continué à se servir de sa formation  juridique et de ses compétences d’avocat pour réclamer haut et fort un parlement élu, une magistrature indépendante, une monarchie constitutionnelle et la reconnaissance des droits de la personne protégés sur le plan international. Il a recommandé le recours à la règle de droit et à des procédures juridiques en règle pour apporter des réformes, et n’a jamais prôné ou utilisé la violence.

L’Arabie Saoudite a d’abord répondu en lui offrant de l’argent afin qu’il cesse de diffuser de l’information sur les droits de la personne. Lorsqu’il a refusé, le gouvernement d’Arabie Saoudite a entamé des procédures qui ont entraîné son arrestation, sa condamnation (pour six accusations illégitimes), une peine de 15 ans de prison, une interdiction de voyager pendant 15 ans et une amende de 200 000 SAR.

Le groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire a recommandé en octobre 2015 sa libération immédiate après avoir qualifié son procès d’inique et sa détention d’arbitraire, et en contravention des lois et normes applicables. Waleed Abu al-Khair a 37 ans et est emprisonné arbitrairement depuis le 15 avril 2014.

Auteur

  • Gérard Lévesque

    Avocat et notaire depuis 1988, ex-directeur général de l'Association des juristes d'expression française de l'Ontario. Souvent impliqué dans des causes portant sur les droits linguistiques. Correspondant de l-express.ca, votre destination pour profiter au maximum de Toronto.

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