Premier conseiller linguistique à Radio-Canada, Guy Bertrand livre chaque après-midi de brèves capsules linguistiques sur les ondes de la société d’État. Surnommé «l’ayatollah de la langue», Bertrand nous éclaire sur le sens des expressions courantes et relève nos emplois fautifs. Quatre cents de ses capsules viennent d’être publiées chez Lanctôt Éditeur.
Les 400 capsules linguistiques de Guy Bertrand sont présentées pêle-mêle, sans ordre logique et sans index (ce qui est regrettable). Chacune est coiffée d’un titre sous forme de question. En voici quelques exemples: Pourquoi monte-on sur ses grands chevaux? Faut-il parler de l’été indien ou de l’été des Indiens? Est-il plus prudent de rouler à contresens qu’en sens inverse?
Puisqu’il s’agit de capsules présentées en ondes, elles sont brèves et concises, et leur auteur fournit des exemples concrets d’emplois fautifs et corrects. Le titre des ces capsules est souvent léger, voire comique.
Pour vous donner une idée du contenu savoureux de ce recueil, j’ai glané une dizaine de capsules que je dois résumer, ici, pour les besoins de ma chronique. Quelques capsules sont accompagnées d’une illustration. C’est le cas de celle qui pose la question suivante: est-il prudent d’utiliser un échafaud pour peindre un mur? Réponse: c’est très imprudent puisqu’un échafaud est une estrade où on exécute les condamnés à mort! Il faut employer un échafaudage. «La confusion vient probablement du fait qu’échafaud avait autrefois le sens d’échafaudage.»
On entend souvent l’expression «sabrer dans les dépenses». Or, le verbe sabrer est transitif direct. Il est synonyme de retrancher ou de raccourcir. On sabre quelque chose et non dans quelque chose. On peut sabrer un texte, c’est-à-dire retrancher des passages de ce texte.