Des chercheurs viennent de lever un coin du voile sur l’orgasme féminin, ce pan mystérieux de la sexualité humaine, tout en ravivant de nombreuses frustrations, car ils avancent qu’il ne s’agirait que d’un reliquat de notre évolution.
Leurs travaux, publiés dans le Journal of Experimental Zoology, tentent de retrouver l’origine de la source de plaisir sexuel féminin, peu lié au succès reproductif, contrairement à l’orgasme masculin indispensable à l’éjaculation et le transfert de sperme d’un partenaire à l’autre.
Jusqu’il y a 70 millions d’années, l’orgasme féminin aurait régulé la reproduction de notre ancêtre commun en libérant des hormones – prolactine et ocytocine – liées à la lactation et l’attachement maternel. Cette cascade hormonale relâcherait l’ovule au bon moment, garantissant le succès de la procréation.
Ce déferlement hormonal ne confèrerait pas d’avantage biologique et se serait perdu chez certaines femmes, soutiennent même les chercheurs. Leur hypothèse tendrait à expliquer pourquoi seulement certaines femmes atteignent ce nirvana.
Depuis cette lointaine nuit, un autre rythme de reproduction – l’ovulation cyclique, le fameux cycle de 28 jours menant aux menstruations – se serait installé chez l’être humain, à l’instar de nombreux mammifères. Seulement une femme sur trois expérimenterait régulièrement cette sensation jouissive qui, d’après les deux biologistes de l’évolution, ne servirait plus qu’au plaisir de celles qui s’y adonnent.