2016, l’histoire canadienne se souvient

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 07/06/2016 par Gabriel Racle

Cette année 2016 est riche en commémorations d’anniversaires de célébrités et d’événements qui ont marqué l’histoire des inventions et celle du Canada.

Il y a 175 ans, en 1841, l’élection de Robert Baldwin et de Louis-Hippolyte Lafontaine allait enfin donner lieu à la formation d’un gouvernement responsable en octobre 1842. Et la coopération de ces deux réformistes modérés a largement contribué à la naissance du Canada.

Louis-Hippolyte La Fontaine, avocat, entre en politique dès 1830, élu à Terrebonne à la Chambre d’assemblée du Bas-Canada ou Assemblée législative du Bas-Canada.

À la suite de l’Acte constitutionnel adopté par le Parlement britannique en 1791, deux entités distinctes constituent la province du Canada, colonie britannique.

Assimilation souhaitée

Du fait des rébellions qui agitèrent le Bas-Canada vers 1837, le Rapport sur les affaires de l’Amérique du Nord britannique, ou rapport Durham du nom de son auteur, publié à Londres en 1839, «recommande que le Haut-Canada et le Bas-Canada soient réunis en une seule colonie qui pourra ainsi devenir, éventuellement, majoritairement anglophone, et ce, plus rapidement».

Publicité

Il recommande l’accélération de l’immigration britannique au Canada afin de marginaliser la population canadienne-française, la forçant ainsi à choisir la voie de l’assimilation linguistique et culturelle. Finalement, il suggère le retrait des libertés accordées aux Canadiens français par l’Acte de Québec et l’Acte constitutionnel afin d’éliminer la possibilité de rébellions futures.»

Le Parlement britannique adopte l’Acte d’Union en juillet 1840, publié le 10 février 1841. Des élections on lieu. L.-H. La Fontaine ne peut être élu, des opposants empêchant de voter.

À l’invitation de Baldwin, il se présente à Toronto dans une élection partielle et est élu. Il préconise une bonne coopération entre les deux groupes linguistiques. Et le geste de Baldwin apaise les tensions au Bas-Canada.

Gouvernement responsable

«À la fin des années 1840, les démarches de Baldwin et de La Fontaine portèrent fruit et le gouvernement britannique reconnut enfin que le pouvoir législatif devait appartenir à l’assemblée élue de la colonie. Ce compromis historique révéla que les Canadiens, français et anglais, pouvaient travailler ensemble pour résoudre leurs problèmes politiques.» (Historia Canada)

Les tribulations causées par le gouverneur général contre l’établissement d’un gouvernement responsable dans la collaboration de Robert Baldwin et de Louis-Hippolyte La Fontaine relève d’une autre page de l’histoire canadienne, à partir de l’élection de 1841, un événement marquant, jusqu’à celle de l’autonomie complète de l’État canadien, qui reste à écrire.

Publicité

Partageant des opinions politiques semblables, ces deux hommes politiques se sont associés pour donner à la nouvelle Province du Canada «une réforme honnête, un gouvernement responsable envers le peuple». Il ne reste plus qu’à terminer cette histoire.

Sir Wilfrid Laurier

La naissance de Henry Charles Wilfrid Laurier le 20 novembre 1841 à Saint-Lin-de-Lachenaie (Saint-Lin–Laurentides dans Lanaudière au Québec), il y a 175 ans, est un autre événement majeur dont se souvient également l’histoire du Canada.

Doué pour les études, il passe de l’école primaire de Saint-Lin au collège d’études secondaires de L’Assomption après avoir séjourné deux ans dans le village anglophone de New Glasgow. Il est, dit-on, doté d’une intelligence remarquable. Il fait ensuite son droit à l’université McGill à Montréal.

En 1854 il obtient sa licence de droit et devient avocat dans un bureau existant, avant de fonder le sien en 1867.

Mais la politique l’intéresse beaucoup. En 1871 il est élu député à l’Assemblée législative de Québec, la Chambre basse du Parlement du Québec, rétabli en 1867 (Acte de l’Amérique du Nord britannique) et dont le Conseil législatif constituait la Chambre haute (aboli le 31 décembre 1968).

Publicité

Le Parti libéral québécois est alors un parti sans programme ni envergure. Laurier décide de se présenter aux élections fédérales de 1874. Élu, il devient ministre du Revenu. Aux élections de 1878 le Parti libéral est battu.

Lorsque son chef démissionne, c’est Laurier qui est choisi pour le remplacer. Il se montre alors «un chef de l’opposition hors pair. Il attaque sans relâche le gouvernement conservateur, marque des points, fait des gains. Il mène même les libéraux à la victoire en 1896. Et c’est ainsi qu’il devient le premier Premier ministre canadien-français de la fédération canadienne.

Droit de vote des femmes

Il y a 100 ans, en 1916, les provinces du Manitoba, de la Saskatchewan et de l’Alberta accordaient le droit de vote aux femmes lors des élections provinciales. Cette acquisition était la première étape vers l’égalité et les droits des femmes dont la reconnaissance s’est faite en ordre dispersé.

On peut en juger:
28 janvier 1916: Manitoba; 14 mars 1916: Saskatchewan; 19 avril 1916: Alberta; 5 avril 1917: Colombie-Britannique; 12 avril 1917: Ontario; 26 avril 1918; Nouvelle-Écosse; 17 avril 1919: Nouveau-Brunswick; l3 mai 1922: l’Île-du-Prince-Édouard; 13 avril 1925: Terre-Neuve-et-Labrador; 25 avril 1940: Québec.

En 1918, le suffrage aux élections fédérales est étendu à toutes les femmes de 21 ans ou plus. En 1960, les femmes autochtones obtiennent le droit de vote fédéral.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur