Louise Dandeneau a déjà publié un court texte dans les Cahiers franco-canadiens de l’Ouest, en 2014, mais je crois que Les quatre commères de la rue des Ormes est son premier recueil de nouvelles.
Le lieu d’action de ces nouvelles n’est pas carrément nommé, mais on sait que l’auteure a puisé dans ses souvenirs de jeunesse à Saint-Boniface pour les écrire. Dans un court avant-propos, elle précise que «tout ce qui est raconté dans ces pages est véridique. Sauf les parties fallacieuses». À mon avis, ces dernières demeurent assez rares.
Elles sont quatre: Berthe Mercier, Gertrude Lebrun, Mathilde Fontaine, Lucille Verrier. Outre les familles de ces protagonistes, on croise l’épicier Martel, l’abbé Larouche et des Franco-Manitobains nommés Beaudry, Beaulieu, Champagne, Delorme, Duval, Thibault et Tremblay. Tout ce monde fourmille dans des nouvelles qui sont architecturées de façon à donner au recueil l’allure d’un roman.
La rue des Ormes, ici, est un prisme du Manitoba des années 1970, voire d’un monde en mutation. À titre d’exemple, les quatre commères estiment que la place de la femme est au foyer. Elles ne se gênent pas pour dénoncer celles qui «prennent les années soixante-dix comme excuse pour faire à leur gré et abandonner leurs devoirs à la maison».
Berthe, Gertrude, Mathilde et Lucille aiment toutes se sucrer le bec. À chacune de leurs rencontres, l’hôtesse offre un dessert maison qui va des biscuits au chocolat ou carrés à la noix de coco jusqu’à la tarte aux framboises, aux pommes ou aux bleuets, en passant par le gâteau aux anges et le sucre à la crème. Ces douceurs sont accompagnées de thé ou café… et le pouding aux potins n’est jamais bien loin.