«Bonsoir. Je m’appelle Michel Normandeau et je vais vous raconter une histoire…» Voilà la dernière ligne de Dis-moi, Lily-Marlène, le «roman personnel» de Michel Normandeau. En plus d’être l’auteur, Normandeau figure parmi les principaux personnages. J’ai rarement lu un roman autobiographique aussi finement architecturé.
En allemand, en anglais ou en français, la chanson Lily-Marlène a marqué la vie d’une foule de soldats durant la Seconde Guerre mondiale et a ponctué toutes sortes d’histoires d’amour. Elle a poussé Michel Normandeau (membre fondateur du groupe Harmonium) à se lancer à fond dans une recherche lui permettant de trouver «sa» Lily-Marlène.
La Lily-Marlène du roman est la fille de la Française Victorine, conjointe du grand-père québécois de Michel Normandeau. Quand il la rencontre à Mayence (Allemagne), il est tout de go séduit par cette femme «belle comme une Québécoise, élégante comme une Française, intrigante comme une Praguoise, provocante comme une Chilienne, bohème comme une Californienne, racée comme une Allemande».
Dis-moi, Lily-Marlène est un roman où une mère (Victorine) cherche à être libre du temps passé et, du coup, à rendre sa fille (Lily-Marlène) libre du temps à venir. Pendant dix jours et dix nuits, la mère rédige une lettre de 81 pages qu’elle remet à sa fille de 21 ans, au moment où cette dernière brise les ponts.
Dans cette longue missive, Victorine étale les erreurs, les faiblesses et les non-dits qui ont hanté sa vie de mère. Nous voyageons dans le temps, de la Seconde Guerre mondiale aux années 2000, et dans trois pays: France, Allemagne, Canada.
L’auteur tisse «harmonieusement» le passé et le présent pour nous montrer comment une personne peut chercher à être libre du temps passé et, du coup, à rendre quelqu’un libre du temps à venir.