Un tel énoncé peut paraître une lapalissade. Pourtant, il n’en a pas toujours été ainsi. «Pendant longtemps, la pédagogie a étudié et développé des modalités d’apprentissage sans vraiment tenir compte du cerveau, de la même façon d’ailleurs que l’étude du cerveau s’est fait sans établir des liens avec la pédagogie.» Nous avions écrit cette phrase en 1983, en ajoutant: «Les temps changent, heureusement…»
Et ils ont bien changé, ce qui a de nombreuses répercussions. C’est d’une part l’intérêt porté à la pédagogie par des neuroscientifiques. C’est d’autre part, la prise en considération par des pédagogues de ce que disent ces spécialistes, en permettant ainsi des avancées pédagogiques. De nombreux articles ou ouvrages font maintenant état de ces recherches ou de ces interactions.
Quelques rappels
Tout commence avec les neurochirurgiens étatsuniens Bogen et Sperry, suite à la découverte de la spécificité hémisphérique.
«Le point clé qui en émerge, écrit Sperry, est qu’il y a deux modes de pensée, verbal et non verbal, représentés plutôt séparément dans les hémisphères droit et gauche, et que notre système éducatif tend à négliger la forme non verbale de l’intelligence.»
De son côté, le Dr Lozanov, psychiatre et psychologue bulgare, avec le neurologue F. Balevski, met au point une pédagogie qui intègre précisément les capacités hémisphériques droites, avec l’apport de la musique, du dessin, des arts, pour faciliter l’acquisition rapide des connaissances et leur maintien.