Les graves problèmes qui minent actuellement l’Église catholique ne sont que les symptômes d’un système de gouvernance incapable d’articuler correctement message évangélique et service du monde, avec le résultat que l’ivresse du pouvoir ouvre les portes à toutes les formes d’abus, les abus sexuels au premier chef. Voilà ce qui se dégage d’une réflexion prophétique et éclairante de Mgr Geoffrey Robinson, auteur du Pouvoir déviant: les abus dans l’Église catholique.
Mgr Robinson est un acteur et un témoin bien informé car, après dix ans d’épiscopat à Sydney (Australie), ses collègues lui ont demandé de coordonner leur réaction aux révélations d’agressions sexuelles par le clergé australien. Pendant neuf ans, il a été à l’écoute des victimes. «Les histoires qu’ils m’ont racontées m’ont donné envie de vomir.»
Robinson a longuement réfléchi et il n’hésite pas à condamner son Église. Il n’est pas surpris que les autorités romaines et la Conférence des évêques australiens aient officiellement désapprouvé son constat sur les graves problèmes qui minent actuellement l’Église catholique.
Ces graves problèmes ne sont, à son avis, que les symptômes d’un système de gouvernance incapable d’articuler correctement message évangélique et service du monde.
Selon Robinson, le pape actuel considère les abus sexuels comme «un phénomène moderne attribuable à l’apparition récente d’éléments négatifs dans la société séculière». Si on neutralise ces éléments, les abus disparaîtront.