L’Écho d’un peuple à Toronto: 400 comédiens pour 400 ans de présence francophone

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Publié 08/03/2011 par Annik Chalifour

Un nombre record de 350 élèves francophones de Toronto, avec 50 comédiens de la région de l’Est de l’Ontario, ont monté sur les planches du prestigieux Théâtre John Bassett, mercredi 2 et jeudi 3 mars, pour présenter L’Écho d’un peuple au Grand Portage de Toronto: un événement artistique grandiose, rendu possible grâce à la collaboration entre les deux conseils scolaires catholique et public francophones de la métropole, le Collège Boréal et le ministère de l’Éducation, avec la troupe du mégaspectacle L’Écho d’un peuple né à Casselman il y a sept ans.

Le spectacle proposait une adaptation du mégaspectacle visant à faire mieux connaître le volet torontois, souvent méconnu, de l’histoire francophone en Ontario: une grande fresque historique à l’image du public franco-torontois hautement diversifié.

Les centaines d’élèves comédiens, issus d’écoles de la grande région de Toronto, ont fait revivre sur scène la fascinante épopée française de la Ville Reine, empreinte d’échanges interculturels depuis ses tout débuts.

«Ce grand spectacle est non seulement une production phénoménale mettant l’accent sur la force de la jeunesse, mais un immense cadeau pour les francophones et francophiles du Grand Toronto et de toutes les origines», a lancé le directeur artistique Félix Saint-Denis.

Le vibrant témoignage de la jeune comédienne Amy Iliza, de l’école Académie Mère-Teresa à Hamilton, fière de s’afficher comme Franco-Ontarienne d’origine africaine, a particulièrement bien transmis le message de notre perpétuelle diversité.

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Diversité à perpétuité

Amy, née de parents africains francophones en Afrique du Sud, a proclamé haut et fort son appartenance à la francophonie ontarienne: son histoire est le reflet du récit de milliers de francophones d’ici et d’ailleurs qui bâtissent l’Ontario français depuis 400 ans.

«D’où que nous soyons, cet héritage est le nôtre. Nous sommes toutes et tous invités à y apporter notre couleur. C’est ainsi qu’il demeure vivant et pertinent, 400 ans plus tard!», a déclaré Réjean Sirois, directeur de l’Éducation du Conseil scolaire catholique.

Rappelons qu’aujourd’hui, un immigrant francophone sur quatre s’est établi à Toronto entre 2001 et 2006; de plus en plus de Franco-Torontois viennent de pays de l’Afrique, des Caraïbes, de l’Asie et du Moyen-Orient.

En ce XXIe siècle, où la «diversité» semble resurgir en Ontario tel un nouveau thème tendance, L’Écho d’un peuple nous rappelle que cette fameuse diversité fait partie de notre histoire depuis la nuit des temps, avec les Mississaugas, les Iroquois-Sénécas et les Hurons-Ouendats ayant été les premiers à habiter la région de Toronto.

Le spectacle fait aussi référence à Mathieu da Costa, jeune interprète d’origine africaine qui bâtit, avec Samuel de Champlain, la première colonie de la Nouvelle-France à Port-Royal en Acadie. Premier Noir à marquer l’histoire du Canada, da Costa a créé le premier club culturel au Nouveau Monde: l’Ordre de bon Temps.

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«Nous c’est eux»

Notons que l’écrivain franco-ontarien Paul-François Sylvestre a partagé nombre de précieux conseils en histoire ayant contribué à la version torontoise de L’Écho d’un peuple. Les textes signés Lise Paiement et Félix Saint-Denis, étaient accompagnés de la musique de Brian St-Pierre.

Bravo aux organisateurs Robert-Guy Despatie du Conseil scolaire catholique et Bernard Lachapelle du Conseil Viamonde ainsi qu’à la metteure en scène Carole Myre, pour un spectacle éducatif impressionnant tant par le grand nombre de jeunes comédiens sur scène que par leur message: «Nous c’est eux, eux c’est nous!»

En première partie, l’auditoire a également applaudi les chorales Les Voix du Cœur dirigée par Manon Côté, La Chorale Renaissance de l’école secondaire catholique Renaissance à Aurora, Le Chœur d’enfants des Patriotes sous la direction de Patrice Labelle, et les récits du voyageur authentique et métis Christian Pilon, vedette de la télésérie Destination Nor’Ouest à TFO.

L’événement s’est déroulé en présence de Madeleine Meilleur, ministre déléguée aux Affaires francophones et ministre des Services sociaux et communautaires, et Jean-Marc Lalonde, député de Glengarry-Prescott-Russell.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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