Lorsque je suis allé au Salon du livre du Grand Sudbury, un libraire de l’Ouest canadien m’a recommandé La Maudite Québécoise, un roman de Janis Locas. L’éditeur annonce une prose bigarrée qui mêle faits historiques, réflexions cinglantes, dialogues de sourds, descriptions poétiques et régionalismes inédits. Ce sacré cocktail a de quoi empoisonner l’arrogance de la Belle Province!
La Maudite Québécoise met en scène Geneviève Morin, Lavaloise diplômée en communications, qui ne trouve pas d’emploi au Québec et qui accepte le poste de journaliste à l’hebdomadaire Le Franc, dans la région M. Comme les bureaux du journal sont situés sur le boulevard Provencher, j’ai vite deviné que M veut dire Manitoba et que l’action se déroule à Saint-Boniface. Mais cela n’est jamais précisé.
L’auteure joue avec les lettres et les mots. Le royaume Q est le Québec, le Parti Lys est le Parti Québécois et l’Association des Francos-M (AFM) est une allusion à la SFM (Société franco-manitobaine). Le Franco est, en réalité, l’hebdomadaire d’Edmonton, celui de Saint-Boniface étant La Liberté.
Il est aussi question du Festival du canot (en référence au Festival du Voyageur), de la route Trans-Pays (transcanadienne) et de Télé-Pays (sous-entendre Radio-Canada).
À mon avis, ce ne sont pas tous les lecteurs qui comprendront ces subtiles allusions.