Des civilisations précolombiennes à découvrir

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Publié 05/10/2010 par Gabriel Racle

Lorsque l’on évoque les anciennes civilisations qui ont prospéré dans ce qui constitue actuellement l’Amérique latine, les noms qui reviennent le plus souvent son ceux des Incas, des Aztèques ou des Mayas, si l’on n’est pas un expert dans ce domaine.

Mais il existe d’autres civilisations, moins connues peut-être, mais qui méritent d’être découvertes, comme celles de Teotihuacan ou des Mochicas. Et l’occasion de les découvrir nous est offerte par le Musée du quai Branly à Paris, dont les expositions donnent lieu à d’intéressantes publications, qui suppléent à une visite.

Teotihuacan

Teotihuacan est un imposant site archéologique, à 40 km au nord de Mexico, à 2 225 m d’altitude, qui couvre l’immense mégapole religieuse d’une civilisation mal connue, en dehors de ce que nous révèle l’archéologie: monuments, sculptures, artefacts de tous ordres.

Le tout est tellement prodigieux que les Aztèques, lorsqu’ils ont découvert cette antique capitale, ont pensé que seuls des dieux avaient pu ériger ces monuments colossaux.

Cela se passait au XIVe siècle, alors que la ville était abandonnée depuis longtemps, puisque l’on a établi que la civilisation de Teotihuacan a prospéré de 100 avant notre ère jusque vers 650. Surpris par cet ensemble de pyramides, d’esplanades, de voies sacrées et de palais, les Aztèques dénommèrent le lieu Teotihuacan, La cité des Dieux

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Les pyramides

Deux monuments avaient retenu leur attention. Ils les ont baptisés pyramide de la Lune et pyramide du Soleil. Ces pyramides sont des édifices de pierre, construits avec des outils de pierre. Celle de la Lune mesure 150 m par 140 m et 42 m de haut.

La pyramide du Soleil, sur l’axe est-ouest de la course du soleil, est plus grande, avec 215 m de côté et 63 m de haut. Et le temple du Serpent à plumes, près de la massive citadelle, forme avec elle de grandioses constructions.

Si l’on ne peut se rendre à Teotihuacan, on peut se procurer le numéro de Connaissance des Arts, «Teotihuacan, Cité des Dieux», 57 p, d’un coût modeste; il comporte de superbes photos en couleurs des lieux, monuments, objets, figurines, accompagnées de textes explicatifs, qui permettent de découvrir Teotihuacan ou de préparer une visite.

«Tout à Teotihuacan revêt une dimension religieuse. Le tracé de la ville, ses monuments, ses sépultures, son décor peint et sculpté renseignent sur la vision de l’univers de ses habitants et de leurs croyances», indique une spécialiste dans un article qui traite des croyances de ce peuple. Reste un mystère, les origines des fondateurs de cette cité-État et les causes exactes de la disparition soudaine de cette civilisation.

La culture mochica

Avec la civilisation mochica, on se transporte au Pérou, le long d’une étroite bande désertique de la côte Nord, où cette civilisation est apparue et s’est développée du Ier au VIIe siècle. Avec des moyens très inventifs, les Mochicas ont vaincu le désert, en créant des canaux pour détourner à leur profit l’eau des rivières des Andes.

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«Les Mochica ont innové la technologie et la production métallurgique avec l’utilisation intensive du cuivre dans la fabrication d’ornements, d’armes et outils. Leur plus grande prouesse a été de dorer le cuivre avec une technique sophistiquée qui obtient les mêmes résultats que le système inventé en Europe bien plus tard à la fin du XVIIIe siècle», explique l’archéologue péruvien Walter Alva.

Si l’on ajoute la construction de pyramides à cinq degrés, de voies de circulation bordées de murets et d’épineux pour les protéger du sable et guider les voyageurs, la production de céramiques très raffinées, on se rend compte que la culture mochica était très avancée.

Intrigantes céramiques

Certaines céramiques ont posé problème par leur caractère sexuel. Un archéologue canadien, Steve Bourget, professeur à l’Université du Texas, en a déchiffré la signification. Il l’explique dans le texte qui accompagne les pièces du catalogue de l’exposition, Sexe, mort et sacrifice dans la religion mochica, Éditions Somogy, Musée du quai Branly, 104 p., 100 illustrations.

«On a souvent cherché à voir ces pièces comme une fenêtre sur le mode de vie des Mochica dont nous ne savons par ailleurs que peu de choses, car il n’y avait pas de système d’écriture tel que nous le connaissons en Occident. Le réalisme des descriptions peut prêter à confusion, mais nous sommes devant des représentations symboliques et religieuses, qui ne déterminent absolument pas la vie de tous les jours. Elles représentent un rapport à la mort, à la fertilité, à la conception transitoire entre la vie et l’au-delà: elles appartiennent à des rituels funéraires», explique Steve Bourget.

En lisant son texte, en examinant les pièces de l’ouvrage, autrefois réservées à un public «averti» comme érotique, parce qu’on n’en comprenait pas la signification, celle d’un mode d’écriture exprimant une croyance en la vie, on comprendra mieux une culture qui nous échappe.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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