Les films des frères Dardenne viennent s’inscrire dans la droite lignée d’un cinéma social et engagé, digne héritier des œuvres de Ken Loach. S’accrocher au réel, pénétrer des existences en marge sans pour autant les juger, capturer cette vie fragile dans ses battements les plus intimes: tel semble être le credo des deux cinéastes belges, Luc et Jean-Pierre Dardenne.
Sobre, minimaliste, la caméra des frères Dardenne filme des pans de ciel, d’autoroute, des visages et des corps en perpétuelle action. Les plans s’attardent sur les personnages, dévoilent leur intériorité, capturent la réalité des êtres et des choses. Le contact au monde, vu à travers la lentille des deux cinéastes, est direct et authentique, même si tous deux refusent expressément l’idée d’un style «Dardenne».
Originaires du petit village d’Engis, situé en Belgique, dans la banlieue industrielle de Seraing, les frères Dardenne aiment à revenir sur leurs traces, en terre connue et familière.
C’est d’ailleurs dans cette même banlieue de Seraing que prennent place leurs longs-métrages. De Rosetta à L’Enfant en passant par Le Fils, on retrouve ainsi une continuité: la même pénombre, les mêmes routes et autoroutes, la même froideur des villes industrielles du nord de l’Europe.