Le printemps et son équinoxe

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Publié 23/03/2010 par Martin Francoeur

Je me sens parfois privilégié d’avoir eu, au secondaire, un cours d’étymologie. Bien sûr, je ne suis pas de l’époque où le grec et le latin étaient enseignés dans les collèges classiques. Mais j’ai quand même eu la chance de fréquenter un collège privé où se donnait encore, en première année du secondaire, un cours d’étymologie. Et c’est l’arrivée du printemps qui m’a plongé dans mes souvenirs de ce cours pour le moins original.

Essentiellement, le cours d’étymologie nous permettait de connaître plusieurs mots grecs et latins qui sont devenus des mots, des préfixes ou des suffixes du français. L’étymologie permettait non seulement de mieux écrire le français, en sachant par exemple que thanatologue s’écrit ainsi, mais de deviner les définitions de certains mots grâce aux ingrédients qui sont entrés dans la recette de sa formation linguistique en français.

Aussi pouvait-on savoir facilement que la biologie était la «science de la vie», ou que l’orthographe était l’art d’«écrire droitement».

L’équinoxe et son étymologie

Un des premiers exemples utiles qu’on nous a donnés était l’étymologie de l’«équinoxe». Parce qu’il vient de aequus, qui signifie «égal», et de nox, noctis, qui signifie «nuit». L’équinoxe est donc la période de l’année où le jour a une durée égale à celle de la nuit.

En fait, c’est un peu plus complexe. Le Dictionnaire historique de la langue française nous dit que le mot «équinoxe» est un emprunt, d’abord sous la forme «equinoction» puis «equinocte», au latin classique «aequinoctium». Ce mot latin est lui-même formé de «aequus» et de «nox, noctis».

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Les formes «equinoction» et «equinocte» étaient en usage entre les XIIe et XIVe siècles. Et la forme actuelle attestée en français date de 1690.
Sur le plan scientifique, un équinoxe est un événement astronomique qui se produit lorsque le centre du Soleil est exactement à la verticale d’un point de l’équateur de la Terre.

Une année connaît deux équinoxes: le premier vers le 20 ou le 21 mars, le deuxième vers le 22 ou le 23 septembre. Par extension, on appelle aussi «équinoxes» les jours de l’année pendant lesquels se produisent ces passages au zénith. La date des équinoxes est liée par convention à celle du printemps ou de l’automne.

L’équinoxe de printemps

L’équinoxe de printemps, que l’on appelle aussi équinoxe vernal décrit l’équinoxe de mars dans l’hémisphère nord et l’équinoxe de septembre dans l’hémisphère sud. C’est celui qui vient de se produire et qui marque le coup d’envoi du printemps chez nous. L’équinoxe d’automne est celui de septembre dans l’hémisphère nord et de mars dans l’hémisphère sud.

Les ouvrages de référence nous disent que le jour d’un équinoxe, le centre du Soleil passe à peu près le même temps au-dessus et en dessous de l’horizon pour tous les points de la surface de la Terre, soit douze heures.

Cependant, le Soleil n’étant pas perçu sur Terre comme un point lumineux mais comme une sphère, le jour y est plus long que la nuit car le limbe supérieur du Soleil peut être aperçu alors que son centre est toujours situé en dessous de l’horizon.

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L’équinoxe de mars se produit généralement le 20 ou le 21 mars, parfois (mais rarement) le 19. Aux XIXe et XXe siècles, l’équinoxe de mars est toujours tombé le 20 ou le 21 mars. La prochaine fois qu’on verra le printemps arriver un 19 mars, ce sera en 2044. Et il faudra attendre en 2102 pour le voir arriver tardivement un 21 mars.

Le printemps et son équinoxe - Les solstice et les équinoxes au fil des saisons
Les solstices et les équinoxes au fil des saisons.
Photo: Wikimedias Commons

L’étymologie du solstice

Si l’étymologie du mot «équinoxe» est assez accessible, il en est tout autrement pour celle du «solstice», qui désigne chacune des deux époques de l’année où le Soleil atteint son plus grand éloignement angulaire du plan de l’équateur. Le mot vient du latin «solstitium», lui-même issu de «sol» pour «Soleil» et de «stare», qui signifie «s’arrêter».

Le solstice d’hiver (21 ou 22 décembre) est le jour le plus court de l’année, alors que le solstice d’été (21 ou 22 juin), correspond au jour le plus long, toujours dans notre hémisphère Nord.

Mais il faudra bien se résoudre encore trois mois avant de célébrer le solstice d’été et l’arrivée de la saison chaude. En attendant, on ne peut que se réjouir des premiers élans du printemps, qui nous donne du beau temps et qui marque la fin d’un hiver qui, cette année, s’est fait plutôt discret.

Auteur

  • Martin Francoeur

    Chroniqueur à l-express.ca sur la langue française. Éditorialiste au quotidien Le Nouvelliste de Trois-Rivières. Amateur de théâtre.

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