«Pow pow, t’es mort!»

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Publié 27/10/2009 par Nancy Leblanc

Le temps passe, John Wayne est remplacé par Naruto: deux héros qui avilissent les méchants avec soit leur arme, soit leur pouvoir. Encore de nos jours, les enfants jouent à mourir au combat.

À quelques jours de l’Halloween, les rues seront bientôt envahies par des Spiderman, des guerriers médiévaux et des zombies de tout acabit. Il y aura aussi des princesses, des fées Clochette et des Michael Jackson. Une foule disparate de bons et de méchants.

Les bons qui combattent les méchants avec leurs pouvoirs et qui meurent parfois. Des méchants qui attaquent et meurent parfois. Ces personnages qui meurent en tombant au sol, les yeux fermés, déconnectés momentanément du monde des vivants. Au plus grand plaisir des comédiens en herbe.

Jouer au mort

Dans votre jeunesse, êtes-vous déjà mort en jouant? Comment vous sentiez-vous? À quoi pensiez-vous? Sûrement la même chose que les enfants du nouveau millénaire.

Le jeune meurt pour écouter les gens qui parlent de lui. Fermer ses yeux lui donne l’impression de ne plus être présent, à la manière de l’autruche. Il meurt pour constater l’attention des autres envers son état inactif. Il meurt pour expérimenter la mort, aussi brève soit-elle.

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Peur de l’inconnu

S’approprier la mort est naturel dirait Freud. La mort ne fait pas réellement peur à l’enfant en tant que tel. Car l’humain ne peut pas craindre ce qu’il ne connaît pas. La crainte provient de l’insécurité de l’idée qu’on se fait d’une chose.

Pour maîtriser cette peur, on veut la confronter, la dompter. Le jeune a peur du feu car il sait que c’est chaud et que ça brûle. On lui a dit, il l’a expérimenté. Alors il veut jouer avec la flamme de la bougie, brasser les cendres du feu de camps.

L’enfant sait que la fourmi morte ne bougera plus jamais. Elle est morte. L’enfant connaît généralement peu de gens près de lui qui sont morts. Sa connaissance de la mort se limite donc aux petits animaux et aux plantes. La mort n’est donc pas macabre mais fait partie du quotidien.

Horreur de l’Halloween

L’Halloween offre l’occasion de se coller davantage à la mort et ses manifestations dans l’humanité. La date de l’Halloween correspond à la Toussaint, la fête des morts chrétienne. Un moment pour commémorer les disparus. Au fil du temps, cette fête s’est modifiée pour représenter la nuit des morts et des vivants…et des morts-vivants.
L’Halloween est un moment pour se costumer et devenir quelqu’un d’autre. Une occasion d’être celui ou celle dont on rêve d’être. Une journée unique car elle est à l’approbe sociale.

C’est la seule journée où on peut montrer au grand jour notre plaisir à être un mage ou un Ninja. Et plus le décor est sinistre, dans la noirceur de la nuit, plus je peux vaincre.

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Les décors de cimetières, de sorcières et de zombies mettent la peur à l’ordre du jour. J’ai peur mais je me contrôle et je vaincs ma peur. Je suis invincible. Voilà le discours inconscient de l’Homme qui s’approprie des concepts tels la peur et la mort.

Le héros est toujours le plus fort

Les décors horrifiants, les livres de peur et les films d’horreur sont des situations qui permettent à l’enfant et à l’adulte d’effleurer leur peur et de sortir gagnant de la situation. Malgré la peur créée par ces mises en scène, le héros est toujours le plus fort.

Cette clé permettra aux jeunes de se savoir plus grand que la maladie, plus fort que les difficultés de la vie.

Je ne recommande toutefois pas aux parents de présenter ces scènes d’épouvantes aux enfants car chacun a son propre niveau de peur. C’est à l’individu d’exprimer ce dont il veut recevoir comme stimulation pour se sentir capable de surpasser la peur et d’être un héros.

Une salle de jeux garnie de costumes de Transformer, de livres de sorcières et d’objets pour combattre l’ennemi imaginaire est donc salutaire pour l’enfant qui veut anéantir le monstre sous son lit ou celui de ses rêves!

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