«C.R.A.Z.Y., c’est une histoire un peu folle», lance Jean-Marc Vallée à la blague. La plaisanterie n’est pas anodine. Auréolé de magie, sur fond de fable mythique, le dernier long-métrage du réalisateur québécois se laisse regarder d’un trait, suspendu, comme dans un rêve.
C’est aussi le grand succès canadien du moment, qui a remporté le Prix du meilleur film canadien au dernier Festival du film à Toronto. Le long-métrage de Vallée, pressenti pour les Génies, représentera le Canada dans la course à l’Oscar du meilleur film étranger.
Auparavant, avec ses recettes copieuses au box-office, C.R.A.Z.Y. avait pris d’assaut le Québec, remportant l’adhésion non seulement du public, mais également de bon nombre de critiques. À vrai dire, on n’avait jamais vu un tel enthou-siasme depuis Les Invasions barbares de Denys Arcand.
Zachary (Marc-André Grondin) est l’avant-dernier d’une famille de cinq garçons. Né le jour de Noël, il est doté de dons de guérison et possède une sensibilité particulière. C’est aussi un garçon très solitaire, différent des autres, qui, durant toute sa vie, va cacher son homosexualité pour pouvoir conserver l’amour de son père (Michel Côté).
Sur fond d’années 1970 et 80, alors que la société québécoise subit de profondes transformations, C.R.A.Z.Y. recompose avec justesse et vérité le portrait d’une famille québécoise typique. La caméra suit les parcours de Christian, Raymond, Antoine, Zachary et Yvan, qui, entre coups durs et éclats de rire, forment les Beaulieu au complet. Les initiales des cinq garçons donnent d’ailleurs le nom au film.