À intervalles réguliers depuis des années, la question du déclin du français au Québec refait débat. Pour les uns, le français recule inexorablement, pour les autres, il s’agit d’une opinion alarmiste. Peut-on faire abstraction des opinions et s’en tenir uniquement aux chiffres?
Les principaux facteurs qui influencent le statut d’une langue sont l’accroissement naturel (les naissances moins les décès), les migrations internationales et interprovinciales, la mobilité linguistique intergénérationnelle, l’environnement économique et juridique.
Mais il y a aussi un autre facteur, qui explique les débats: les méthodes d’analyse des démographes.
Il existe essentiellement deux approches dites démolinguistiques: la langue maternelle et la capacité de soutenir une conversation en français. Cette dernière est plus complexe qu’elle n’y paraît parce que l’usage du français varie en fonction du contexte: maison, école, travail, espace public, consommation de produits culturels.
On désigne aussi cette deuxième approche par le concept de «première langue parlée», c’est-à-dire la langue dans laquelle une personne est le plus à l’aise de communiquer. Cette approche ne fait pas consensus chez les démographes.