En dehors du TIFF, de nombreux festivals de films ont lieu à Toronto, certains plus gros que d’autres, certains plus connus que d’autres. Ces festivals sont consacrés à des thèmes bien particuliers, souvent une culture ou un pays et, tout aussi intéressants qu’ils puissent être, cela ne contribue pas forcément au dialogue entre communautés. Le dialogue entre communautés est justement l’un des objectifs du festival du film Diaspora, qui a eu lieu la semaine passée, et du festival Voices Forward qui se déroulera du 12 au 16 novembre.
Cette année, pour sa 8e édition, le festival du film de la diaspora présente 22 films sélectionnés parmi les 85 reçus par le comité de sélection. Durant ses trois premières années d’existence, le festival consacré comme son nom l’indique aux diasporas au Canada ou ailleurs, se déroulait à Montréal et Toronto. Shahram Tabe le fondateur s’est ensuite concentré sur la Ville-Reine pour des raisons pratiques puisque c’est là qu’est basée la majorité des membres.
Chercheur à l’Université de Windsor, le fondateur est aussi un passionné de cinéma. Il a eu l’idée de créer un festival sur le thème des diasporas car, étant originaire d’Iran, il fait lui-même partie d’une diaspora. Il nous explique que créer un festival basé sur les diasporas et non sur une communauté particulière a pour but de créer un dialogue entre communautés, ce qu’il considère comme quelque chose d’important dans un pays profondément marqué par le multiculturalisme comme le Canada.
Il trouve dommage que les festivals soient parfois concentrés sur un aspect culturel ou linguistique alors que la présence de personnes originaires des quatre coins du globe devrait être un prétexte pour s’ouvrir aux autres cultures. Comme il le dit si bien: «Les festivals devraient créer un dialogue plutôt qu’un monologue».
Le festival Diaspora se déroulait sur cinq jours avec des projections au Innis Town Hall derrière la bibliothèque de l’Université de Toronto. D’après Shahram Tabe, il attire entre 3 000 et 5 000 spectateurs durant les cinq jours.
Au programme de ce festival, des films en rapport avec des diasporas éparpillées dans divers pays. Certains de ces films sont en français ou français et arabe comme Où vas-tu Moshé qui traite de l’exil des juifs marocains ou De ma fenêtre, sans maison film canado-libanais évoquant l’histoire de Sana, une libanaise ayant émigré au Québec qui, 17 ans plus tard, retrouve sa fille qu’elle avait laissée au Liban alors que celle-ci n’avait que quatre ans. D’autres films concernaient les Turques d’Allemagne Berlin 1er mai ou encore le génocide arménien comme Lark Farm, le film des frères Taviani dans lequel jouait Arsinée Khanjian.