Le «maudit Québécois» fait-il encore partie du discours des francophones de l’Ouest canadien et de l’Ontario? Un chercheur s’est penché sur cette question, une aventure qui l’a mené dans sept villes de la francophonie canadienne.
Justin Labelle est doctorant en anthropologie linguistique à l’Université de Montréal. Il s’intéresse aux vestiges des tensions entre, d’une part, les francophones en situation minoritaire de l’Ouest canadien et de l’Ontario, et, de l’autre, les francophones du Québec. Un ressentiment qui trouve ses origines dans l’histoire.
Pendant les États généraux du Canada français tenus entre 1966 et 1969, lors des référendums sur la souveraineté du Québec, et dans les Accords du Lac Meech et de Charlottetown, entre autres, «les autres francophones ont été cachés, mis dans les marges, encore plus qu’ils ne l’étaient déjà», explique Justin Labelle, en entrevue avec Francopresse.
Des sentiments de rejet et d’abandon ont ainsi nourri une expression bien connue: le «maudit Québécois».

C’est quoi le «maudit Québécois»?
Justin Labelle : C’est basé sur un stéréotype. Une personne hyper centrée sur elle-même qui ne veut pas entendre parler des autres, qui n’a même pas conscience que les autres existent. Je présente parfois dans mes résultats trois types du «maudit Québécois».