Tarifs américains: qui va «protéger l’Ontario»?

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Doug Ford entend «protéger l'Ontario» contre les menaces tarifaires du président américain Donald Trump. Photo: Patrick Woodbury, archives Le Droit
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Publié 01/02/2025 par Émilie Gougeon-Pelletier

Après quelques jours de campagne électorale en Ontario, en vue du scrutin du 27 février, les priorités des différents partis se dessinent.

Même si le Progressiste-Conservateur Doug Ford fait campagne contre le Nouveau Parti démocratique (NPD), le Parti libéral de l’Ontario (PLO) et le Parti vert, son message démontre qu’il n’a qu’un seul adversaire en tête: Donald Trump.

Le premier ministre sortant a continué d’insister sur l’importance de défendre la province contre les menaces tarifaires du président américain Donald Trump, dès le lancement de sa campagne, le mercredi 29 janvier.

Devant le pont Ambassador

«Le Canada n’est pas à vendre, ni au président Trump, ni à qui que ce soit. La triste réalité est que le président Trump n’a aucune raison de faire cela. Le Canada et les États-Unis sont plus forts lorsqu’ils travaillent ensemble», a-t-il martelé, debout devant le pont international Ambassador, qui relie Windsor et Détroit, et derrière un podium arborant le slogan de son parti: «PROTECT ONTARIO».

Doug Ford s’est engagé à dépenser «des dizaines de milliards de dollars» en mesures économiques pour lutter contre les tarifs douaniers si nécessaire, comme il l’avait fait lors de la lutte contre la covid.

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«Vous ne serez peut-être pas toujours d’accord avec moi, et ce n’est pas grave, mais mon bilan est clair», a-t-il soutenu, s’adressant aux électeurs qui penchent pour ses adversaires.

«Il y a de l’expérience d’un côté avec le Parti progressiste-conservateur… et aucune expérience avec les trois autres partis.»

Doug Ford a aussi fait savoir qu’il n’avait aucun regret face à sa décision de libéraliser la vente d’alcool en province, même en sachant que le devancement du plan aura coût 612 millions de dollars aux Ontariens.

«Je pense que les gens devraient avoir le choix et la commodité s’ils veulent prendre une bière», a-t-il dit aux journalistes lorsqu’ils l’ont questionné à ce sujet.

Il a continué de plaider que pour défendre la province contre les tarifs, il doit obtenir un «mandat fort» de la population ontarienne.

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«Nous traversons une période de risques économiques sans précédent et de longues négociations contre le président Trump et avec le gouvernement fédéral et d’autres provinces. Pendant cette période, le gouvernement devra agir rapidement pour répondre au défi qui exigera des mesures énormes qui n’ont jamais été envisagées dans le cadre de notre mandat actuel», a-t-il lancé.

Doug Ford, un mauvais négociateur?

La cheffe néo-démocrate Marit Stiles promet quant à elle d’être «à vos côtés», comme le dit son slogan électoral.

À la dissolution de la 43e Législature, c’est le NPD qui était le principal parti d’opposition.

Et dans l’esprit d’opposition, Marit Stiles a lancé sa campagne en critiquant Doug Ford et son bilan des sept dernières années.

«Il n’arriverait pas à négocier pour se sortir d’un sac en papier», a-t-elle lancé, à partir d’un centre communautaire de Toronto.

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Marit Stiles, NPD Ontario
La cheffe du NPD de l’Ontario, Marit Stiles.

Elle a accusé Doug Ford d’être un mauvais négociateur, citant le projet controversé de transformation de la Place de l’Ontario, un parc public torontois, en un mégaspa privé.

«Que vous habitiez à Windsor, à Timmins, à Thunder Bay ou à Ottawa, il prend 400$ à chacun d’entre vous pour construire son spa au centre-ville de Toronto», a-t-elle déploré.

«Est-il l’homme de la situation pour négocier contre Trump? “Hell no”», a-t-elle tempêté, disant qu’elle serait bien meilleure que M. Ford dans ce dossier.

«J’ai négocié avec des multinationales américaines, protégé des emplois, soutenu l’industrie canadienne et obtenu des salaires et des avantages sociaux plus élevés pour les travailleurs. Je suis prête à mener cette lutte pour chaque personne de cette province», a-t-elle insisté.

Marit Stiles promet que si les Ontariens votent pour son parti, plus de médecins seront embauchés, plus de logements seront construits, les écoles seront réparées, et la vie sera plus abordable.

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Elle a aussi attaqué sa rivale libérale Bonnie Crombie, disant qu’elle a fait un virage à droite, s’éloignant ainsi de sa prédécesseure, l’ex-première ministre Kathleen Wynne.

Après avoir gouverné pendant près de 15 ans entre 2003 et 2018, les libéraux n’ont pas réussi à remporter suffisamment de sièges pour obtenir le statut de parti officiel lors des deux dernières élections.

Bonnie Crombie «serait tout à fait à l’aise en tant que ministre du cabinet de Doug Ford», accuse la cheffe néo-démocrate.

Les libéraux axés sur la santé

La cheffe libérale Bonnie Crombie semble quant à elle vouloir démontrer que sa priorité est le système de santé.

Pendant plusieurs mois, les élus de son parti se sont efforcés de faire de ce sujet une question électorale centrale.

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Bonnie Crombie, libéral
La cheffe libérale Bonnie Crombie.

Une tactique utilisée par les libéraux pour attirer l’attention sur cette question à l’Assemblée législative a consisté à énumérer le nombre de personnes sans médecin de famille dans chacune des 124 circonscriptions de l’Ontario.

Pour lancer sa campagne, elle s’est rendue à Barrie, au Nord de Toronto, où elle était accompagnée de la candidate libérale de la région, Rose Zacharias, une médecin à l’urgence et l’ex-présidente de l’Association médicale de l’Ontario (OMA).

«Doug Ford a eu sept ans pour remédier au problème de la médecine de couloirs, mais ça ne fait que s’empirer», a lancé Bonnie Crombie.

L’OMA a publié une liste des régions où il y a des postes de médecins vacants, mercredi matin, disant que «la pénurie de médecins en Ontario ne s’est pas améliorée au cours de la dernière année» et appelant à une action en matière de soins de santé.

Ex-mairesse de Mississauga, Bonnie Crombie a aussi rétorqué que les néo-démocrates n’ont pas réussi à tenir les conservateurs responsables en tant qu’opposition officielle, disant qu’ils ont «eu sept ans pour faire une différence et apporter un changement, mais ils n’y sont pas parvenus».

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Dans sa circonscription de Guelph, le chef du Parti Vert, Mike Schreiner, a soutenu que cette élection est un «référendum sur le piètre bilan de Doug Ford au cours des sept dernières années», et que les dépenses du gouvernement Ford «ne profitent qu’aux riches spéculateurs fonciers et aux géants des combustibles fossiles».

À Queen’s Park

Le directeur général des élections de l’Ontario, Greg Essensa, a déclaré qu’il en coûterait 189 millions $ à Élections Ontario pour organiser le premier «vrai» scrutin hivernal depuis 1883.

L’agence doit embaucher quelque 55 000 travailleurs pour occuper quelque 7 000 bureaux de vote dans les 124 circonscriptions provinciales, a-t-il dit.

La météo étant un facteur à cette période de l’année, le directeur général des élections a déclaré qu’une planification d’urgence est en cours de planification pour garantir que les Ontariens puissent exercer leur droit de vote malgré de potentiels blizzards.

Près de 10,8 millions de personnes sont admissibles à voter, y compris les sans-abri estimés, qui peuvent utiliser l’adresse du refuge où ils séjournent lorsqu’ils iront remplir leur bulletin de vote.

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Les partis sont autorisés à dépenser 10,8 millions $ pour leurs campagnes respectives.

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