Il y a plusieurs Haïti…

Haïti
Cap Lamandou, dans le Sud-Est d'Haïti. Photo: Annik Chalifour 2018
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Publié 07/01/2025 par Annik Chalifour

Récemment j’ai demandé à un ami résidant à Port-au-Prince, la capitale d’Haïti, comment il fait pour se déplacer et repérer les denrées alimentaires dans le chaos que les médias nous présentent…

Voici sa réponse:

Comme pour faire écho à son histoire, il existe aujourd’hui encore plusieurs Haïti: l’Haïti de la démesure, du chaos et de l’insécurité. Cette Haïti-là s’inscrit dans la littérature «mainstream» relayée par la radio, la télévision et la plupart des réseaux sociaux.

Elle est principalement localisée au centre-ville de Port-au-Prince. Son emprise s’étend sur les bidonvilles qui encerclent la capitale et les quartiers démunis. Cependant, là où les gens sont mieux organisés, elle peine à y pénétrer et à s’installer.

De sorte que de nombreux quartiers dans les hauteurs sont plus sécurisés et mieux protégés; même si le phénomène du kidnapping reste un sujet d’inquiétude pour les citoyens.

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Les habitants ne sont pas obstinément préoccupés par l’insécurité et peuvent vaquer à leurs travaux et occupations quotidiennes avec un minimum de vigilance.

Non, la vie ne s’est pas arrêtée totalement comme les médias le suggèrent. Les loisirs et les rencontres socio-professionnelles sont toujours organisés dans des espaces qui permettent leur déroulement normal.

La plupart des villes de province sont peu ou pas touchées par la vague d’insécurité qui sévit au centre-ville de Port-au-Prince. Cette situation est méconnue par la majorité des habitants de l’île.

Plus on vit dans les régions éloignées de la capitale, moins on est en contact avec le chaos qui s’est installé au bord de mer et dans la plupart des bidonvilles de Port-au-Prince.

Le chômage, la rareté, la vie chère et l’impossibilité de circuler librement dans certains quartiers causent beaucoup plus de dégâts à la population. Ils constituent la principale raison pour laquelle de nombreux Haïtiens quittent leur pays, fuient leurs maisons ou s’installent dans des campements insalubres.

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J’espère que ce développement succinct apporte un nouvel éclairage sur la situation du pays, qui, tout compte fait, n’est pas aussi désespérante que présentée dans les médias, souvent motivée par un manque de discernement ou encore sous couvert d’intérêts voilés.

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