Aussi paradoxal que cela puisse paraître, demander l’aide médicale à mourir est une façon d’éviter de mourir. Voilà ce que Marie Laberge illustre dans le roman Dix jours, un face-à-face avec la mort, où la vie prend toute son ampleur.
Dix jours à vivre
Une femme de 77 ans a dix jours à vivre. Elle connaît l’heure exacte de sa mort: le 14 décembre 2022 à 11 heures. Elle décide d’écrire dans un vieux cahier «ce qui m’habite avant d’être déshabitée pour toujours». Un chapitre par jour. Elle se promet de détruire ce cahier le dernier jour (le Jour 1 puisque c’est présenté en ordre décroissant).
Mère de Monica et d’Isabelle, celle qui veut «doubler la mort, la battre en vitesse» explique à l’une d’elles qu’il est normal d’être inquiète, d’avoir de la peine, de se sentir décontenancée à l’approche de la mort. Doutes, questions et angoisses vont avec la mort.
Naître et mourir ont ceci en commun: ils se font totalement et absolument seul, peu importe le nombre de mains qui se tendent.
Aveux
Dans ce genre de journal intime, l’heure n’est pas à la pudeur, l’heure est aux aveux. Elle fait ses appels d’adieux par ordre décroissant: «les plus loin de mon cœur en premier, ceux qui ne me coûtaient pas trop».