Pour assurer la prospérité du pays – et des communautés francophones – le Canada ouvre grand les bras aux nouveaux arrivants. Mais de l’autre côté de l’Atlantique, c’est l’exode des cerveaux. Les pays africains en développement se vident de leurs forces vives et les répercussions négatives se font de plus en plus sentir.
«Si tout le monde part, qui va rester pour s’occuper du pays et faire changer les choses?», s’inquiète Vanessa Aboudi, doctorante à l’Université de Yaoundé au Cameroun et analyste à l’Institut politique Nkafu.
Depuis moins de cinq ans, l’immigration des Camerounais vers le Canada s’est emballée. Le Cameroun est devenu le premier pays de citoyenneté des résidents permanents francophones hors Québec.
Vanessa Aboudi évoque des expressions à la mode comme «Tout Camerounais est un Canadien qui s’ignore» ou «Camerounadien», témoins de l’engouement pour le pays à la feuille d’érable. Elle raconte les listes d’attente interminables pour passer le test d’évaluation de français à Yaoundé, la capitale.
Avec un taux de chômage réel estimé à plus de 75%, un salaire moyen d’un peu plus de 600 $ et une inflation de près de 4%, «la population camerounaise n’arrive plus à joindre les deux bouts», rapporte-t-elle.