Prise de bec entre l’Ontario et les syndicats d’enseignement

Travail des enseignants retraités

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En janvier 2023, près de 200 000 enseignants de l’Ontario étaient descendus dans les rues pour protester contre la lenteur des négociations avec le gouvernement. Photo: Simon Séguin-Bertrand, archives, Le Droit
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Publié 21/03/2024 par Émilie Gougeon-Pelletier

L’Ontario est aux prises avec une pénurie de personnel en éducation. Le gouvernement dit avoir un plan temporaire pour y remédier, mais les syndicats refusent de s’y plier.

Comme il le fait depuis trois ans, le gouvernement Ford a récemment demandé à la Fédération des enseignantes et des enseignants de l’Ontario (FEO) de permettre aux enseignants retraités de continuer de travailler plus longtemps sans que ça ait un impact sur leur fonds de pension.

Normalement, ils peuvent travailler jusqu’à 50 jours de plus, mais la province permet d’étirer cette limite à 95 jours depuis le début de la pandémie de covid.

Cette fois-ci, toutefois, la FEO a refusé de se plier à cette demande.

«Au cours de chacune des trois dernières années scolaires, la FEO a accepté à contrecœur la demande du ministère d’augmenter temporairement la limite pour contribuer à remédier à certains des effets persistants de la pandémie de covid», a écrit l’organisation dans une déclaration envoyée aux médias cette semaine.

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Le ministre de l’Éducation, Stephen Lecce.

À court terme…

La modification de la règle était censée être une mesure à court terme, estime néanmoins la FEO.

«Le régime de retraite est conçu pour fournir un revenu aux enseignants retraités. Ce n’est pas un outil pour relever les défis du marché du travail. En fin de compte, le défi du recrutement et de la rétention des enseignants est un problème systémique qui nécessite des solutions systémiques», affirme le président de la FEO, Yves Durocher.

À l’Assemblée législative de l’Ontario, le ministre de l’Éducation Stephen Lecce a soutenu cette semaine que son gouvernement tente de trouver des mesures à long terme pour remédier à la pénurie, mais que le nombre de congés maladie que prennent les enseignants contribue à cette crise.

«Dans les trois à cinq ou six prochaines années, alors que les nombreux baby-boomers vont quitter le marché du travail, nous aurons un écart, et nous devons planifier dès aujourd’hui pour s’assurer que nous disposions du personnel en place pour demain», a-t-il noté en mêlée de presse, mardi.

Le ministre Lecce a décrit la décision de la FEO de «regrettable» et a invité l’organisation à la «reconsidérer».

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Anne Vinet-Roy, présidente de l’AEFO.

La FEO opposée

Or, la FEO n’est pas la seule à s’opposer à cette stratégie.

L’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) s’est rangée du côté de la FEO, mardi, en demandant au gouvernement Ford de trouver une autre solution.

«Cette mesure risque plutôt d’avoir un effet contraire en incitant le personnel en poste à prendre une retraite prématurée en ayant la possibilité de bénéficier d’une rente et d’un revenu d’emploi pendant près d’une demi-année scolaire», craint la présidente de l’AEFO, Anne Vinet-Roy.

«Le régime de retraite est conçu pour fournir un revenu aux enseignants retraités et ne doit pas être un outil pour contrer les défis du marché du travail», ajoute-t-elle.

La Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires de l’Ontario (FEESO), l’Association des enseignants catholiques anglophones de l’Ontario (OECTA) et la Fédération des enseignantes et des enseignants de l’élémentaire de l’Ontario (ETFO) ont aussi fait part de leur appui à la FEO dans ce dossier.

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