L’épineux sujet des édifices en hauteur suscite toujours l’intérêt des Torontois. Ils ont rempli la salle Jane Mallett mercredi dernier pour assister au débat parrainé conjointement par le St. Lawrence Centre Forum et la Toronto Society of Architects. L’ambiance cordiale et l’accord sur la plupart des aspects abordés étonnaient quand on sait que la construction de ces édifices dans le voisinage de quartiers résidentiels engendre tant d’acrimonie.
Plusieurs spécialistes se sont d’abord appliqués à rappeler que Toronto est depuis longtemps une ville d’édifices en hauteur. C’est Ted Tyndorf, l’urbaniste en chef de la ville, qui avait donné le ton. Si c’était pour faire valoir que les nouvelles constructions s’inscrivent dans le respect de la tradition, cette précaution n’était pas utile étant donné le consensus quasi-général qui prévalait ce soir-là.
C’était de plus une inexactitude. À part quelques édifices commerciaux du bas de la ville, Toronto ne comptait pas assez de gratte-ciel avant 1950 pour paraître dans les annales comme une ville d’édifices en hauteur. Si elle l’avait été, l’architecte Peter Dickinson, arrivant de Londres pour la première fois cette année-là et ayant marché depuis la gare Union jusqu’à la rue Bloor, n’aurait pas arrêté un passant pour s’informer s’il allait bientôt parvenir au centre-ville.
Tous s’entendaient aussi sur la nécessité de densifier l’occupation du sol, même Mimi Fullerton de l’Annex qui milite pour la préservation des quartiers résidentiels. Toronto ne peut plus s’offrir un service de transport qui dessert un territoire majoritairement composé de banlieues. Mais où densifier et comment?
Le nouveau plan officiel, comme l’a rappelé Ted Tyndorf, prévoit de grouper les édifices de haute taille dans cinq centres majeurs et les édifices de hauteur moyenne, le long de grandes artères.