Carla et Nicolas aiment l’ivresse de la vitesse

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Publié 02/09/2008 par Paul-François Sylvestre

La vie de Carla Bruni-Sarkozy semble digne d’un conte de fée: naissance dans l’une des familles les plus riches d’Italie, succès mondial comme top model, chanteuse aux millions de disques vendus… et désormais, première dame de France! Mais derrière les apparences, elle se révèle bien plus complexe. C’est une femme avec ses forces et ses faiblesses que nous découvrons dans la biographie que signe Anouk Vincent: Carla Bruni-Sarkozy, l’attrait de la lumière.

Anouk Vincent a rencontré Carla Bruni à plusieurs reprises, avant son mariage avec Nicolas Sarkozy. Ces entretiens nourrissent une passionnante biographie qui nous apprend que le grand-père de Carla avait trois passions (argent, femmes, musique) et que son père (non biologique) était compositeur reconnu. La musique coulait dans les veines de la future chanteuse. De plus, Carla exerçait un «charme solaire» dès son enfance.

Née à Turin, Carla Bruni-Tedeschi étudie dans un pensionnat suisse, puis dans un lycée français. Après un an à la Sorbonne, elle se tourne vers la carrière de mannequin. La grande brune aux yeux d’amande et à la silhouette gracile se rend vite compte du pouvoir d’attraction qu’elle exerce chez les hommes. Elle peut les «affoler par une œillade, un mouvement du buste ou le simple fait de secouer les cheveux». Elle entend bien jouer ses cartes de taille fine et parfaite, de visage de jeune Madone et de peau d’une pureté divine.

À 21 ans et «avec ses huit millions de dollars annuels», la mannequin italienne figure dans la crème de la crème des top models, tout comme l’Américaine Cindy Crawford et l’Allemande Claudia Schiffer. Mais Carla sait que le mannequinat est comme le sport: à 30 ans, vous êtes morts. Or, elle a besoin du public pour «se sentir exister».

La chanson va-t-elle pouvoir lui servir de rampe de lancement pour retrouver ce public? Oui, grâce à deux vertus qui ne lui font pas défaut: détermination et courage. Grâce à l’aide, aussi, de Julien Clerc et de Louis Bertignac, entre autres. À force de travail soutenu et d’encadrement professionnel, celle que les gens voyaient «comme une beauté froide et hautaine… se révèle profonde, chaleureuse, littéraire et chanteuse».

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Le livre raconte évidemment les nombreuses liaisons ou aventures qui ont étayé la vie sentimentale de Carla. Parmi celles qui défilent sur le tapis des amours éphémères, notons Eric Clapton, Mick Jagger, Kevin Costner, Vincent Perez, Raphaël Enthoven et j’en passe.

Puis arrive l’invitation à un dîner, en novembre 2007. Rencontre de Nicolas Sarkozy, coup de foudre mutuel. Carla s’était toujours dit que le mariage était pour les autres. De tous les hommes qu’elle a connus, seul le président de la République réussit à lui faire changer d’idée. «Tout aurait pourtant dû les éloigner, à commencer par les clivages politiques» (les membres de la famille de Carla ont toujours été proches des idées de gauche).

Anouk Vincent explique que le Français et l’Italienne sont attirés comme de véritables aimants. Lorsqu’on signale à la nouvelle première dame de France que le mariage a été trop rapide, Carla répond: «Entre Nicolas et moi, ce ne fut pas rapide, ce fut immédiat». Elle estime que les amoureux ont leur propre temps. «Et Carla comme Nicolas Sarkozy aiment l’ivresse de la vitesse.»

Ce n’est pas le premier mariage pour Nicolas et certains se demande si la relation Bruni-Sarkozy va durer… La principale intéressée souligne qu’elle est de culture italienne et qu’elle n’aimerait pas divorcer. «Je suis donc première dame jusqu’à la fin du mandat de mon mari et son épouse jusqu’à la mort.»

Carla Bruni-Sarkozy, l’attrait de la lumière se lit comme un roman. La seule chose qui m’a ennuyé, c’est ce recours incongru et constant à une variété de mots anglais: sixties, eighties, glamour, presse people (journaux à potins), First Lady (première dame), shooter (photographier), les major companies, etc.

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Casse-toi pauv’ con!

Au même moment que paraît la biographie de Carla, les Éditions Alphée publient un vrai-faux journal de Nicolas Sarkozy. Intitulé Casse-toi pauv’ con!, ce livret de Thierry Leguay décrit la vie du président de la République pendant deux mois (du 1er janvier au 26 février 2008). Il fait ressortir sous un angle ironique la complexité du personnage Sarko.

Reviennent dans une sorte de refrain les thèmes suivants: Sarko et l’argent, Sarko et les femmes, Sarko et le pouvoir, Sarko et la religion, Sarko et les copains…

L’auteur a eu envie de se mettre en empathie avec Nicolas Sarkozy, en se fondant sur une documentation sérieuse, et en essayant d’imaginer quels pouvaient être ses pensées, ses sentiments, ses ressentiments, ses agacements par rapport à son entourage et aux médias, et ses colères dont le point culminant a été son altercation au Salon de l’Agriculture: «Touche moi pas, tu m’salis – Casse-toi pauv’ con! ».

Tous les faits et propos rapportés sont authentiques (avec 2 ou 3 références par page). L’auteur réussit à mettre en scène la mise en scène médiatique d’un personnage qui se met en scène lui-même. Le résultat final allie humour et authenticité.

Anouk Vincent, Carla Bruni-Sarkozy, l’attrait de la lumière, biographie, Paris, City, Éditions, 240 pages, 24, 95 $.

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Thierry Leguay, Casse-toi pauv’ con! Le vrai-faux journal de Nicolas, Paris, Éditions Alphée, 2008, 154 pages, 19,95 $.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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