400e de Québec: le Louvre à portée

Depuis le 5 juin et jusqu’au 26 octobre prochain, 274 œuvres provenant de huit départements du Louvre sont présentées en exclusivité à Québec. Intitulée «Le Louvre à Québec: les arts et la vie», l’exposition nous fait découvrir 5 000 ans d’histoire et de civilisation. Elle nous révèle les innombrables liens qui se sont tissés entre les arts et la vie de l’Homme à travers les époques.

Tout commence en février 2003. Le Musée du Louvre et le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) conviennent alors d’une collaboration exemplaire pour souligner les 400 ans de la ville de Québec et le 75e anniversaire du MNBAQ. Cinq ans plus tard, ce sont 274 oeuvres – peintures, dessins, gravures, sculptures en marbre, bijoux, objets en terre cuite et en argile, céramiques architecturales, coffrets en ivoire – qui se côtoient dans un parcours éblouissant au MNBAQ.

De l’Égypte pharaonique au Siècle des Lumières en passant par la Grèce antique, l’Empire romain, l’Orient islamique et le Moyen Âge européen, les visiteurs admirent une panoplie d’œuvres majeures qui témoignent de la grande aventure de l’humanité. C’est à un véritable théâtre visuel qu’ils sont conviés par le biais d’une scénographie sans précédent créant des dialogues entre les œuvres provenant des huit départements du Musée du Louvre, soit les Antiquités égyptiennes, les Antiquités grecques, étrusques et romaines, les Antiquités orientales, les Arts de l’Islam, les Objets d’art, les Sculptures, les Peintures et les Arts graphiques.

Centrée sur les arts et la vie, l’exposition aborde quatre grands thèmes à travers la magie de pièces soigneusement choisies pour bien illustrer l’amour et la mort, l’apprentissage, le décor et la fête. La mise en scène des œuvres se veut une invitation à regarder avec le cœur.

Pour explorer le thème «Aimer et mourir», on a réuni des œuvres qui sont rien de moins que l’expression de la permanence des liens amoureux, même jusque dans l’au-delà. Le Zéphyr et Psyché de Henri-Joseph Ruxthiel (1814) en est un bel exemple, tout comme Dionysos et Ariane figurant dans un fragment d’une cuve de sarcophage (230-235 après J.-C.).

Le deuxième thème, «Apprendre et œuvrer», aborde la transmission des connaissances et des savoir-faire, en prenant pour exemple l’apprentissage et la pratique de l’art dans l’Europe du XVIIe au XIXe siècle. Pour illustrer ce thème, des représentations d’ateliers voisinent avec des portraits de peintres célèbres. L’Atelier de [Jean-Baptiste Camille] Corot (1873) est éloquent à cet égard.

Les objets réunis sous le thème «Habiter et embellir» touchent au plus près le quotidien de l’être humain qui, de tout temps, s’est attaché à soigner son apparence, à organiser et à décorer le monde qui l’entoure. Des groupements d’oeuvres – principalement des objets d’art – nous font traverser l’âge du bronze au Moyen-Orient, l’Égypte pharaonique et l’Islam des souverains bâtisseurs d’empire, jusqu’à l’Europe gothique. Parmi les objets d’art en montre, il y a le vase d’un sultan ayyoubide, dit Vase Barberini (1237-1260), et un Portrait de femme en vêtement sombre (époque romaine, IIe siècle après J.-C.).

Enfin, le dernier thème, «Célébrer et se divertir», renvoie aux multiples traditions festives présentes dans diverses civilisations, des jeux grecs et romains à la danse, la musique et aux bals de l’Europe des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles.

À ce corpus impressionnant s’ajoute une galerie tactile qui permet aux visiteurs de voir et de toucher une quinzaine de moulages illustrant diverses interprétations de sculptures antiques célèbres telles que la Vénus de Milo et le Gladiateur Borghèse. Aussi à voir, une présentation des travaux effectués sur La Joconde de Léonard de Vinci par le Centre national de recherches du Canada à la demande du Centre de recherche et de restauration des musées de France.

France-Québec

L’exposition du Louvre n’est pas la seule présence française à Québec en cette année du 400e anniversaire. On y trouve au moins trois autres volets. Il y a d’abord l’architecte français Franklin Azzi qui fera l’aménagement architectural du pavillon d’accueil du Musée de l’Amérique française pour y installer le Centre de la francophonie pour les Amériques.

Ensuite, la Ville de Paris a conçu une illumination toute particulière de l’Hôtel de ville de Québec. Enfin, des macarons de pierre ont été apposés sur l’Hôtel de Ville de Québec, don de la Ville de Bordeaux, qui est jumelée à Québec.

De plus, le 400e de Québec est souligné partout en France, puisque plus de 150 villes, départements et régions françaises s’associent aux célébrations d’une ville canadienne-française quatre fois centenaire.