Le roman Bolla de Pajtim Statovci, jeune prodige de la littérature finlandaise, est en cours de traduction dans 17 langues. Au sujet de ce roman implacable sur le désir, la liberté et la destruction, le New York Times a écrit qu’il s’agit «d’une réalisation splendide» et que Statovci est «un talent majeur».
Bolla met en scène Arsim, 24 ans, qui rencontre Miloš, 25 ans, à l’université de Pristina, au Kosovo en 1995. Tout semble les opposer: le premier est Serbe, le second est Albanais, et leurs deux ethnies s’enfoncent dans un conflit meurtrier. Pourtant, face à une société où l’homosexualité est un crime, ils s’aiment.
Rencontre et séparation
Arsim décrit leur première rencontre dans un café en ces termes: «il y a quelque chose de nu et d’indompté, d’inexplicable mais éloquent». Après avoir couché avec un homme pour la première fois, il se dit que c’était encore meilleur que dans ses rêves les plus débridés. «C’était fou et follement bon.»
La relation est de courte durée, car la guerre éloigne les deux hommes. Arsim, son épouse et son enfant sont contraints de de fuir à l’étranger pour échapper aux affres d’un conflit meurtrier. Après la guerre et son retour au Kosovo, Arsim se met à la recherche de Miloš.
Articulé autour de la légende d’un serpent démoniaque, Bolla, le récit de cette passion contrariée et vouée à l’échec, se déploie dans une prose de grande élégance. Pajtim Statovci écrit que «le bonheur c’est de savoir qu’il n’y a pas de bonheur, et le chagrin c’est la sagesse de le supporter».