Lorsque je lis un recueil de nouvelles, j’aime un texte qui a un début, un milieu et une fin, préférablement inattendue. Ce n’est point le cas dans Votre arrêt n’est pas desservi, de Geneviève Boudreau. Être décontenancé s’avère parfois agréable.
Le titre du recueil a son écho dans la troisième nouvelle qui fait à peine une page et demie. On y lit: «Le Métrobus n’arrive toujours pas. Un peu plus et tu pourrais croire que ton arrêt n’est pas desservi. L’univers entier semble en suspens.»
L’autobus revient
L’autobus roule dans plus d’une nouvelle. Le nom de rues sert de titre à au moins quatre d’entre elles: Rue Rochambeau, Rue Laberge, Rue de Beaurepaire, Rue Bellefeuille. Les adresses des maisons peuvent être exactes, mais aucune n’était habitée au moment de l’écriture du recueil.
Selon la nouvelliste, chacun croit occuper un lieu, «mais c’est en fait ce lieu qui l’habite, dresse ses murs intérieurs à mesure que la mémoire érige ses souvenirs».
Les personnages ne sont pas les seuls à capter notre attention. Il y a un rat qui grignote un restant de hamburger dans les bras d’une passagère d’autobus. Et une famille est décrite en parlant des cloportes autour d’un gigantesque cactus candélabre dans une cuisine.