La destruction partielle du barrage ukrainien de Kakhovka ne menace sans doute pas d’une catastrophe la centrale nucléaire voisine de Zaporijia. Mais même en écartant ce risque, cela pourrait tout de même devenir la plus grosse catastrophe écologique dans cette partie de l’Europe depuis l’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl.
C’est que ce barrage va libérer assez d’eau pour inonder des milliers de kilomètres carrés de terres et déverser au passage quantité de contaminants dans le fleuve Dniepr qui coule jusqu’à la mer Noire, sur les terres basses et dans les affluents environnants.
Il s’agit d’un barrage hydroélectrique construit sur le fleuve Dniepr, Ce qui signifie que du côté Nord, sa construction, achevée en 1956, s’est accompagnée de l’aménagement d’un immense lac artificiel, ou réservoir (18 kilomètres cubes), élargissant le fleuve.
Écosystèmes marins et terrestres
C’est l’eau de ce réservoir — l’un des plus grands du monde — qui se déverse, depuis la nuit de lundi 5 à mardi 6 juin, dans la brèche du barrage, grossissant considérablement le fleuve qui, côté Sud, coule jusqu’à la mer Noire et longe des villes, villages et terres agricoles.
Le retrait partiel du réservoir va refaçonner, côté Nord, des écosystèmes marins et terrestres entiers.