Les photographies de Natalie Schönfeld

Perceptions de la lumière

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Publié 21/02/2006 par Sophie Hautcoeur

Première exposition de l’année à la Galerie de l’Alliance française. Perceptions de la lumière présente les photographies de Natalie Schönfeld. Des clichés pris sur une période de neuf ans. Des portraits de personnes atteintes de cécité et de surdité dans plusieurs pays du monde.

Lorsque nous ne voyons pas, nous dépendons de notre ouïe. Quand nous n’entendons pas, nous sollicitons nos yeux. Et si l’ouïe et la vue nous font défaut, il ne nous reste plus que le toucher pour communiquer. «C’est pourquoi j’ai choisi de prendre ces photos en noir et blanc», confie Natalie Schönfeld à propos des portraits de personnes malvoyantes et malentendantes qu’el-le expose à la Galerie de l’Alliance française jusqu’au 23 février.

«Je trouve que la couleur ajoute des barrières entre l’image et nous. Le noir et blanc rend la photo plus tactile et je trouve que cela traduit bien ce que ces personnes vivent», explique l’artiste lors du vernissage de l’exposition, jeudi dernier.

Le besoin de s’exprimer

Un travail qui s’étend sur neuf années et qui a emmené Natalie Schönfeld au Népal, en France et sur les routes du Canada. Au début, il s’agissait d’un projet de thèse pour clore ses études à l’Université Polytechnique de Ryerson.

Originaire du Venezuela, Natalie Schönfeld ne parlait pas très bien l’anglais lorsqu’elle est arrivée au Canada. «Cela n’est pas évident au début de s’exprimer. C’est sans doute ce qui m’a donné l’envie de le faire par l’image. Et ce projet fait partie de cet intérêt que j’ai pour les différentes formes de communication», raconte-t-elle.

Elle veut alors comprendre le langage des signes et se rend dans un centre spécialisé pour les personnes malentendantes. Là-bas, certaines personnes sont également atteintes de cécité. Le projet prend un nouveau sens.

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Les suivre dans leur quotidien

Natalie Schönfeld décide de ne pas les faire poser devant l’objectif. Elle communique avec ces personnes grâce aux intervenants du centre et apprend leur histoire. Elle étudie leur quotidien, leurs habitudes pendant quelque temps puis photographie. «J’ai d’abord rencontré deux personnes dont j’ai photographié les mains. L’une déchiffre un texte en braille et l’autre lit un courrier grâce à un appareil qui grossit les caractères», décrit-elle avec beaucoup de bonheur. Deux personnes qui l’ont ensuite présentée à leurs amis, leur communauté.

Beaucoup de courage

Au Népal, elle réalise que des structures commencent tout juste à se mettre en place pour accueillir les personnes malvoyantes et malentendantes et les sortir de leur isolement. En France, elle participe au mariage de deux personnes atteintes de cécité et de surdité. «Un mariage comme les autres et ils avaient une très belle relation avec leur famille», affirme Natalie Schönfeld.

À Toronto, elle fait la rencontre d’une troupe de théâtre venue d’Israël: Nalaga’at se compose de comédien aveugles et sourds. Ils utilisent leur corps et leurs mouvements pour raconter leurs rêves et leurs vies aux spectateurs.

«Je trouve que cela demande beaucoup de courage de s’exposer ainsi sur une scène lorsque l’on ne sait pas ce qui se passe autour de soi», dit-elle. Et c’est sans doute avec ce même courage et ce besoin de communiquer que tous ont raconté leur histoire à Natalie Schönfeld pour qu’elle nous la transmette à son tour.

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