L’école privée La Citadelle: un fleuron de la francophonie
Des élèves de maternelle de l'école La Citadelle, avec le fondateur et directeur Alfred Abouchar et des enseignantes, fêtant leur participation à la Foire des sciences de Toronto 2023. Photo: courtoisie La Citadelle
L’école torontoise privée bilingue La Citadelle, fondée en 2000 par l’éducateur et ex-cadre de conseil scolaire Alfred Abouchar, accueille quelque 200 élèves de 2 à 18 ans dans ses installations du 36 rue Scarsdale (à l’Est de Leslie et au Sud de York Mills).
L’école valorise un enseignement traditionnel «rigoureux» et se distingue par son «éducation holistique bilinguisme intégral, différent de l’immersion».
À tous les niveaux de la maternelle, du primaire et du secondaire, la quarantaine d’enseignants spécialisés se relaient devant les classes d’une quinzaine d’élèves chacune.
Autre particularité, voulue par le directeur: tous les élèves vivent ensemble en harmonie et les classes sont toutes vitrées et «ouvertes» sur le reste de l’école.
Mouton noir
Alfred Abouchar s’est souvent retrouvé dans le rôle de «mouton noir» dans la francophonie ontarienne. À Toronto, il avait piloté le projet de CEFCUT, un premier conseil scolaire francophone dix ans avant la création formelle de ces entités à travers la province en 1997. Les réunions des élus scolaires y étaient parfois houleuses…
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Alfred Abouchar a été un des pionniers de la lutte pour la création des conseils scolaires de langue française en Ontario. Il a fait partie des premiers Services consultatifs de langue française du ministère de l’Éducation et fut même secrétaire général du Conseil de l’éducation franco-ontarienne dans les années 90. Il a été professeur à la faculté d’éducation à l’Université d’Ottawa.
Alfred Abouchar a aussi fondé l’AMFO, l’Association multiculturelle francophone de l’Ontario, pour sensibiliser à l’apport de l’immigration de francophones et francophiles venant de tous les coins du monde à la francophonie ontarienne. «Ce n’était pas bien compris à l’époque par tous les responsables franco-ontariens.»
Peu de gens se souviennent qu’il a aussi fondé la FESFO (l’Association des élèves du secondaire franco-ontarien), dont il a été le premier «conseiller» (adulte). «C’était un besoin que m’avaient exprimé mes élèves à Étienne-Brûlé, et j’avais contacté les directeurs des autres écoles secondaires de la province pour organiser un premier congrès.»
Au moins cinq élèves
De retour à Toronto après avoir été surintendant au Conseil scolaire d’Ottawa-Carleton, il a discuté de sa vision de l’éducation avec des amis et fondé La Citadelle dans un petit local avec… trois élèves!
«Il fallait cinq élèves pour être reconnu comme une école par le ministère de l’Éducation», raconte-t-il à l-express.ca. «Le jour même de l’inspection par un fonctionnaire du ministère, deux nouveaux élèves se sont inscrits: j’avais mes cinq élèves!»
En 6 ans, l’école a atteint sa vitesse de croisière avec 200 élèves, dans des locaux loués au TDSB, le conseil scolaire anglophone de Toronto. La TDSB a toutefois repris l’édifice et forcé La Citadelle à déménager.
Édifice rénové pour accommoder la vision
La Citadelle est présentement dans un bel édifice de deux étages sur la rue Scarsdale, conçu au complet selon ses spécifications.
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Lors de notre récente visite de l’école, les élèves en uniforme se levaient pour accueillir le directeur et son invité, à qui ils trouvaient amusant de montrer leurs cahiers bien tenus et leurs travaux.
De l’extérieur, on évalue mal les dimensions de l’école et ses installations. En se promenant dans ses corridors et en observant les groupes à l’œuvre, on a l’impression d’avoir croisé deux fois plus d’élèves et d’enseignants.
Excellence académique
Les deux filles d’Alfred Abouchar, qui gèrent l’institution avec lui: l’une à temps plein, l’autre qui est aussi prof au campus Glendon de l’Université York, répriment un sourire quand il parle avec passion de rigueur académique, devoirs, examens, discipline, devoirs de vacances… On imagine qu’elles sont passées par là!
Récemment, tous les projets soumis par les 10 élèves de l’intermédiare et du secondaire de La Citadelle à la Toronto Science Fair 2023 ont gagné une médaille dans leur catégorie!
Deux d’entre eux ont remporté les 1er et le 2e prix de la Society of Tribologists and Lubrication Engineers (!), tandis que les 10 vidéos des projets des élèves de la maternelle à la 4e année ont tous été choisis parmi les 24 meilleures soumissions.
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«Leurs victoires à la Foire des Sciences de Toronto 2023 sont le résultat du dévouement de nos enseignants, de leur passion pour les sciences et de leur engagement envers l’apprentissage et l’innovation», a commenté Alfred Abouchar.
«Nos élèves et leurs projets ont été reconnus pour leur méthodologie de recherche rigoureuse, leur approche scientifique créative et leur capacité à présenter leurs résultats de manière claire et convaincante.»
«Leur succès est une source d’inspiration pour la communauté francophone de Toronto et un témoignage de l’excellence de l’éducation bilingue dispensée à La Citadelle.»
Cinq paliers
L’institution divise son enseignant en cinq paliers distincts: garderie, maternelle, élémentaire, intermédiaire et secondaire. Dès la 3e année de l’élémentaire, l’espagnol ou le mandarin (au choix) s’ajoute au français et à l’anglais.
C’est aussi en 3e que commencent les cours d’histoire, géographie, d’éducation civique, d’informatique et de musique assistée par ordinateur. Alfred Abouchar est lui-même passionné de composition musicale à l’ordinateur, avec un CD de huit pièces sorti en 2009!
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Comme chaque niveau peut accueillir de nouveaux élèves au courant de l’année, un programme intensif de francisation attend ceux qui ne maîtriseraient pas convenablement le français.
À tous les niveaux, les élevés reçoivent au moins quatre bulletins ou carnet de notes par année et les enseignants tiennent régulièrement les parents au courant des progrès de leur enfant. Plusieurs rassemblements et fêtes sont aussi organisés à l’école pour promouvoir l’interaction de tous les membres de la communauté de La Citadelle.
Alfred Abouchar est visiblement aujourd’hui un homme accompli et heureux, fier de son école et de son parcours personnel et professionnel.
Il signe d’ailleurs ses courriels d’une citation de Victor Hugo qui résume sa philosophie: «La vie ce n’est pas d’attendre que l’orage passe, c’est d’apprendre à danser sous la pluie.»
Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.
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