Un catalogue du ciel vieux de 2100 ans

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Un texte ancien, caché sous un texte plus récent, serait un catalogue du ciel rédigé il y a plus de 2100 ans par l’astronome grec Hipparque.
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Publié 23/10/2022 par Agence Science-Presse

Des historiens croient avoir mis la main sur une copie du catalogue du ciel, avec ses planètes et ses étoiles, rédigé il y a plus de 2100 ans par l’astronome grec Hipparque.

On appelle «palimpseste» le type de parchemin sur lequel ils ont fait cette découverte. C’est, littéralement, un texte ancien caché sous un texte plus récent.

Au Moyen âge, la rareté des parchemins avait pour conséquence que des moines effaçaient le contenu d’un parchemin ancien pour pouvoir y écrire leur propre texte.

Une technologie moderne appelée imagerie multispectrale permet en théorie de voir en partie le texte effacé.

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L’astronome grec Hipparchos (Hipparque). Source: Wikimedia Commons

La plus ancienne recension des objets célestes

Le catalogue céleste d’Hipparque est la plus ancienne tentative connue de recension de l’ensemble des objets célestes. Les Babyloniens, un millénaire plus tôt, avaient mesuré la position de certaines étoiles en fonction des constellations.

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Mais Hipparque avait été le premier à leur attribuer une position précise… Et surtout à essayer de cataloguer le ciel au complet.

On connaît l’existence de cette «carte» depuis des siècles, parce que certains de ses contemporains y ont fait allusion… Incluant l’astronome Ptolémée qui, trois siècles plus tard, y faisait référence dans son propre traité sur les mathématiques et l’astronomie (l’Almageste).

Mais depuis le Moyen âge, nul n’a mis la main sur un exemplaire.

Dans le Sinaï

Le parchemin en question provenait du Monastère Sainte-Catherine, dans la péninsule du Sinaï.

Une grande partie de ses 146 «feuilles» (ou folios) se trouvent aujourd’hui au Musée de la Bible de Washington, et elles contiennent le Codex Climaci Rescriptus, une série de textes syriaques écrits au 10e ou au 11e siècle.

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On savait effectivement qu’il y avait un texte «en dessous». C’est depuis 2012 que des étudiants tentent d’en déchiffrer certaines des feuilles, mais on présumait qu’il s’agissait d’un autre texte de l’époque chrétienne.

Cirque Hipparque, Tintin
Dans On a marché sur la Lune, une aventure de Tintin, de Hergé, les Dupont et Dupond confondent le cirque Hipparque (un cratère lunaire) avec «le cirque du parc».

2e siècle avant notre ère

Il a fallu que l’un de ces étudiants finisse par identifier un passage en grec pour qu’on se rende compte que le texte caché était peut-être encore plus ancien.

Finalement, écrivent les trois auteurs d’un article publié le 18 octobre dans le Journal for the History of Astronomy, neuf des folios ont révélé du contenu relié à l’astronomie.

Incluant un poème, et surtout, les coordonnées des étoiles de la constellation Corona Borealis.

On n’a pas la certitude que l’auteur était bel et bien Hipparque. Mais la façon dont les données sont présentées renvoie à ce que l’on connaît de son catalogue. Et la position des étoiles dans le ciel renvoie au 2e siècle avant notre ère, soit le moment où il a vécu.

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