Sudbury, Université Laurentienne, 1970, des étudiants francophones créent la pièce Moé, j’viens du Nord, ’estie! Ce que vous avez toujours voulu savoir au sujet de ce moment phare – et plus encore – est décrit par Gaston Tremblay dans le roman Derrière le rideau de scène.
L’ouvrage se veut à la fois une fiction, un journal intime et un récit documentaire. L’écriture de Moé, j’viens du Nord, ’estie! est un exercice, «autant de tourbillons dans un remue-méninge controversé, comme autant de chicanes dans un labyrinthe».
Les jeunes de la Troupe universitaire sentent le besoin de ruer dans les brancards, d’occuper leur place dans la dynamique internationale du baby-boom, «de surfer sur la vague de fond de la Révolution tranquille au Québec. Bien encadrés, ils proposent leur Révolution sereine.»
Fini le triangle langue, foi, nation
Jusqu’en 1970, le triangle culturel du Canada français comprend la langue, la foi et la nation. La pièce est scandaleuse parce qu’elle s’attaque à ce triangle immuable et le remet carrément en question.
Langue, foi et nationalisme sont remplacés par langue, culture et régionalisme.