Droit à l’avortement: rien n’est jamais acquis!

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La Cour suprême des États-Unis vient de décider que le recours à l'avortement n'est plus une décision individuelle protégée par la Constitution. Il peut être réglementé ou même interdit par le gouvernement fédéral ou ceux des états. Photo: Gayatri Malhotra, Unsplash
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Publié 05/07/2022 par Annik Chalifour

À la suite de la révocation du droit à l’avortement par la très conservatrice Cour suprême des États-Unis, les réactions fusent de partout.

Tout particulièrement de la part des femmes de l’Occident clamant le droit de gérer leur corps, d’accéder aux soins de santé relatifs aux moyens de contraception et à la planification des naissances. Un droit acquis depuis des décennies, aujourd’hui bafoué…

Force est de constater – pour la énième fois – la discrimination à l’égard du genre féminin. Résultant d’une incompréhension du vécu de la femme combinée avec une certaine forme d’extrémisme…

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La décision de la Cour suprême dans l’affaire Roe v Wade en 1973, accordant une protection constitutionnelle à l’avortement, est invalidée en 2022. Photo: Gayatri Malhotra, Unsplash

Changement de vie incontournable

Devenir enceinte, vivre la grossesse, donner naissance, représentent une expérience grandiose dans la vie d’une femme…

En fait la maternité transforme la vie d’une femme sur tous les plans: physique, émotionnel, intellectuel…  C’est souvent un fait non reconnu.

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Par ailleurs, les circonstances entourant une grossesse non désirée sont multiples… L’inexpérience, la désinvolture, l’ignorance, la négligence, l’inconscience, la misère, la pauvreté, la détresse… Et l’insoutenable: le viol, l’inceste, la grossesse à risque…

D’autre part, toute femme enceinte ne devient pas automatiquement outillée pour faire face au bouleversement drastique de son style de vie déclenché par la maternité…

Encore faut-il un conjoint aidant, présent et responsable. Ce n’est pas toujours le cas.

En outre, l’expérience de la maternité ne signifie pas le même vécu du Canada à l’Afghanistan, en passant par le Mali et les Caraïbes…

parlement, politique canadienne
Récente manifestation devant le Parlement canadien en faveur de l’accès à l’avortement. Photo: Inès Lombardo, Francopresse

L’État et la religion

«Mon corps ne m’appartient pas, il appartient à Dieu!», clamait une Américaine catholique lors d’un récent reportage vu à CNN. On se croirait dans les années 50.

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Le pouvoir religieux détient encore une très forte influence sur le pouvoir politique chez nos voisins du Sud. Les droits des femmes dépendent d’une autorité majoritairement masculine.

Dans un pays qui se veut démocratique, la séparation de l’État et de la religion devrait constituer la voie vers la neutralité, l’égalité et l’équité envers tous les genres.

Comme disait Simone de Beauvoir: «N’oubliez pas qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant.»

Simone de Beauvoir
Simone de Beauvoir.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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