Toronto est pour tout le mois de mai l’hôte du grand festival de photographie Contact. Cette année, le festival a pour thème Entre mémoire et histoire, un leitmotiv qui se décline sur différents tons, aux quatre coins de la ville. C’est dans le cadre de ce festival que la galerie de l’Alliance française accueille jusqu’à la fin du mois l’exposition Sommes-nous? du collectif français Tendance floue.
Un homme erre le long d’une route déserte, prisonnier d’une atmosphère lourde et poussiéreuse dont émerge au loin les ruines d’une ville bombardée. Cette ville, c’est Kaboul.
«L’Afghanistan reste un sujet d’actualité, explique Philippe Lopparelli, membre de Tendance floue. Mais plutôt que montrer une énième photo de femme voilée, le photographe a préféré choisir ce moment.»
C’est d’ailleurs la marque de fabrique de Tendance floue: sortir des sentiers battus du photojournalisme pour porter un autre regard sur le monde qui nous entoure. «Les icônes comme la femme qui pleure ou le bébé squelettique, cela commence à être dépassé. Les photojournalistes ont tendance à montrer d’un côté les bons, de l’autre les méchants. Nous, on veut mettre cela de côté, et interroger le public plutôt que lui donner des réponses.»
Pour interroger le public, Tendance floue privilégie les photographes qui portent un regard neuf sur le monde et associe parfois les photos par paire, pour suggérer un autre message que celui de chacune des deux photos. Mais quel message? Au public de deviner.