Rémi Quirion veut rassembler les conseils scientifiques francophones

Rémi Quirion Conférence UOF
Le scientifique en chef du Québec, Rémi Quirion.
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Publié 26/02/2022 par Enora Paniez

90% des publications scientifiques mondiales sont anglophones. Pourtant, des scientifiques militent pour développer des conseils scientifiques francophones à travers le monde. C’est le cas de Rémi Quirion, scientifique en chef du Québec. Il est venu expliquer son projet à l’Université de l’Ontario français (UOF), à Toronto, ce mercredi 23 février.

Rémi Quirion est scientifique en chef depuis 10 ans, un poste créé spécialement pour lui. Avant cela, il a été chercheur en neurosciences et directeur de plusieurs centres de recherche.

Rémi Quirion Conférence UOF
Rémi Quirion durant la conférence donnée à l’UOF.

Il a fondé l’INGSA (International Network for Government Science Advice) en 2013. Il préside aujourd’hui cette association qui compte plus de 5000 membres à travers le monde.

«C’est la première fois que je donne une conférence à Toronto en français», s’étonne-t-il. C’était l’occasion pour lui de mettre en avant la communauté scientifique francophone, mais aussi son travail en tant que scientifique en chef au Québec.

Conseiller le gouvernement dans le domaine scientifique

Rémi Quirion détient un mandat unique, et ses missions sont variées. En tant que scientifique en chef, il doit avant tout conseiller le gouvernement en matière de recherches et de sciences. Mais il a aussi pour mission de promouvoir «la diplomatie scientifique, la culture scientifique et la science participative».

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Pour le Québec, Rémi Quirion a développé la recherche intersectorielle en lien avec les grands défis modernes (démographie, climat, nouvelles technologies…).

Il est président et dirigeant de trois fonds de recherches du Québec et détient donc un levier puissant pour les budgets et l’actualisation de programmes scientifiques.

UOF
Une aire de travail de l’UOF, au 2e étage du 9 Lower Jarvis à Toronto.

Des missions multipliées durant la pandémie

La pandémie a sollicité davantage les gouvernements sur l’importance des recherches scientifiques pour répondre à l’urgence. Le conseil scientifique s’est retrouvé en première ligne. «Les ministres et le gouvernement nous a découvert avec la covid, et on tout de suite fait appel à nous», explique Rémi Quirion

Il a participé à cette mobilisation des chercheurs et décideurs à l’international. «Les principales plateformes de diffusion scientifique se sont adaptées a ce contexte. Elles ont pu accélérer le processus de découverte pour les vaccins, en un temps record!»

Depuis 2020, les conseils scientifiques sont omniprésents sur la place publique. Cela a donné de la visibilité aux chercheurs et à leur travail. Cependant, toute cette collaboration scientifique s’est faite en anglais, ce qui fait que les vaccins ont été produits en grande majorité par les pays anglophones.

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«On est devenus dépendants des recherches aux États-Unis, en Angleterre et en Suisse», explique Rémi Quirion. «On le voit avec les vaccins: la France et le Canada sont en retard.»

Valoriser les sciences en français

«Même si la grande majorité des publications scientifiques sont en anglais, ça vaut la peine de chercher et publier en français», défend M. Quirion.

«Ça sert aux collègues scientifiques, aux universités et aux étudiants.» En effet, certains détails scientifiques sont plus faciles à comprendre ou à transmettre dans notre langue maternelle.

Rémi Quirion veut ainsi promouvoir la science francophone par des prix, comme le prix Gisèle Lamoureux qui récompense une publication francophone. Ou des aides aux revues scientifiques en français, à l’image du magazine Érudit, qui recense revues, rapports et thèses.

Il tient aussi à participer à la création de nouveaux termes scientifiques, notamment autour de l’intelligence artificielle. «Accroître la culture scientifique dans les provinces francophones va servir au Canada, mais aussi en Afrique de l’Ouest, au Maghreb, en France…»

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Rémi Quirion Conférence UOF, conseils scientifiques francophones
Le scientifique en chef du Québec avec la professeure Linda Cardinal de l’UOF.

Un réseau scientifique francophone international

Cette année, sous son leadership de président de l’INGSA, Rémi Quirion a entamé le projet d’un réseau francophone de conseil scientifique dans le monde. Il espère finaliser le projet et ses programmes pour l’automne.

« Quand la pandémie est arrivée, j’ai réalisé que seuls mes collègues scientifiques du Commonwealth s’étaient organisés pour discuter. Il n’y avait rien du côté francophone», regrette M. Quirion. «Alors j’ai voulu rassembler les scientifiques pour échanger en français.»

Les objectifs de ce réseau francophone seront d’échanger entre scientifiques sur les meilleures pratiques… Démarrer des programmes de formation… Augmenter les capacités dans les conseils scientifiques…

«Le but sera aussi de développer cette diplomatie scientifique, pour qu’elle soit accessible à tous les pays, et qu’on arrive à travailler ensemble.»

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