Sept portes pour une brûlance, le dernier ouvrage d’Hédi Bouraoui nous présente, à la manière de La Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau, les lettres d’une amante passionnée. Mais, à la différence de son illustre prédécesseur, Hédi Bouraoui, ne fait pas dialoguer son héroïne. C’est lui, qui se glisse ça et là dans la narration pour nous apporter quelques précisions sur ce qui se passe autour des amants. Il le fait de manière fort discrète, laissant planer un certain mystère sur l’action, se plaisant plutôt à des commentaires sur l’amour malheureux.
Bouraoui est un auteur prolixe et imaginatif. L’ensemble de sa production féconde est pleine de trouvailles tant sur le plan du contenu que sur celui de l’expression. Le nouvel ouvrage qu’il nous offre est original dans la suite de ses oeuvres. Dans l’imaginaire, ce récit marque le pas, après un début prometteur mais c’est un régal sur le plan stylistique.
L’histoire: l’auteur rencontre un homme qui traîne après lui le lourd secret d’un amour contrarié. Cela se passe en Corse, à une époque pas si lointaine, où les familles des amoureux décident pour eux d’un autre mariage.
Durant des années, la Julie de Bouraoui – on ne saura jamais son nom – écrira des lettres brûlantes à celui qu’elle continue d’aimer. Lui les garde secrètement dans le coffre de sa voiture.
Il sympathise avec l’auteur rencontré par hasard, et lui donne son trésor. On peut imaginer qu’il s’agit pour lui, à la fois d’une libération et de l’espoir de voir immortaliser son amour par un écrivain connu. Il y avait là un scénario en or. On se serait attendu à le voir développer sous forme romanesque.