Développement urbain effervescent autour de Richmond Ouest

Il y a des années, j’ai suivi des cours de flamenco avec Esmeralda Enrique, dans son studio de danse au 401 Richmond Ouest. Ça m’a permis de découvrir ce hub artistique en plein Entertainment District.

Mes deux pieds gauches m’ont forcée à abandonner. Esmeralda est toujours là. Mais c’est maintenant pour visiter la boutique Spacing Store et me balader dans les environs de ce quartier en pleine effervescence que j’aime aller là. Voici donc un circuit de 2.5 km pour explorer le tout.

Café d’abord

Le café Dark Horse, qui loge juste devant Spacing dans le 401 Richmond Ouest, semble temporairement fermé. Mais dans le côté ouest de l’immeuble, il y a le Roastery Coffee House (ouvert du mardi au vendredi de 9h45 à 15h et le samedi de 11h30 à 15h30).

Par ailleurs, on peut compter tous les jours sur Strange Love Café (101 Spadina, au sud de Richmond et d’Adelaide) ouvert sur semaine de 7h30 à 17h et le weekend de 8h30 à 17h). Ils servent de superbes lattes et peuvent y ajoutent un boost énergisant… aux champignons, si vous le désirez.

Le 401 Richmond Ouest

Contrairement à ce que je croyais, le 401 Richmond n’est pas un édifice Artscape, un groupe à but non lucratif qui développe des espaces pour les artistes dans Toronto. Mais Margaret Zeidler, présidente et créatrice de 401 Richmond Limited, a fait partie du conseil d’administration d’Artscape.

Elle est consciente de la difficulté pour les artistes et les groupes sans but lucratif d’accéder à des espaces de travail abordables.

Margie, architecte de formation, a acheté la propriété en 1994 avec le soutien financier de son père, l’architecte Eb Zeidler. C’est à lui qu’on doit entre autres Ontario Place et le Centre Eaton! Le bâtiment de 1899 était relativement abandonné depuis le départ de son locataire Continental Can, en 1969.

En 2021, le 401 Richmond continue de répondre aux objectifs de sa fondatrice, inspirée par l’urbaniste Jane Jacobs: la préservation des bâtiments historiques et de la diversité communautaire en tant que générateur de créativité.

Près de l’entrée ouest, on peut se procurer un plan des galeries d’art dans l’édifice. Ces galeries recommencent tranquillement à accueillir le public.

Spacing Magazine

Quand j’ai découvert le magazine Spacing, j’ai réalisé que, si c’était à refaire, je serais urbaniste.

Chacune des quatre éditions annuelles qu’ils publient depuis 2003 est ancrée dans l’actualité du développement urbain. Chaque parution nous pousse à réfléchir à la façon dont on façonne les espaces publics dans notre quotidien.

Dès 2004, le magazine s’est mis à créer des produits dérivés centrés sur Toronto. Notamment des macarons et aimants des stations de métro de Toronto.

En 2014, ils ouvraient leur Spacing Store dans le 401 Richmond (du mardi au samedi de midi à 18h) et depuis cinq ans, ils diffusent sur Spacing Radio des podcasts bien fouillés sur le thème du développement urbain.

Spacing Store

Cette boutique travaille directement avec designers, artistes et fabricants pour remplir le magasin d’objets et de livres uniques qui célèbrent notre ville. Lors de ma dernière visite, j’ai remarqué un casse-tête du métro de Toronto, ainsi qu’un jeu de piste et petit train en bois de la TTC!

Cette semaine, j’ai trouvé la boutique pleine à craquer d’idées de cadeaux. Je suis fière de dire que mon guide de marche Toronto Best Urban Strolls y est bien représenté. Mais une foule de titres ont capté mon attention: Toronto Then and Now et Lost Toronto, ou encore The Beautiful Mess of Toronto Laneways (une publication de Spacing).

Ratons laveurs, écureuils, streetcars sont en vedette sous forme de T-shirts, chaussettes, sacs à main, sous-verres, cartes, affiches, papeterie, jouets… J’ai même vu une clé USB de 16 Mo en forme de streetcar!

Il y a aussi des trouvailles qui collent au thème urbain cher à Spacing, tel le livre d’images The House Next Door de Claudine Crangle, bien en évidence dans la boutique, entourée de maisonnettes de carton fabriquées par l’auteure elle-même.

C’est l’histoire adorable d’une petite maison de ferme qui se replie sur elle-même, apeurée par la ville qui l’envahit graduellement. Son dénouement symbolise l’acceptation des changements de la vie que nous ne pouvons pas contrôler.

Parlant de changement, vous avez vu la rue Richmond Ouest ces dernières années?

Autour de la rue Richmond Ouest

À l’est du 401 Richmond, on remarque les structures tubulaires blanches, visibles à travers l’atrium de sept étages du 362 Richmond Ouest, construites en 2015. Les mêmes se retrouvent derrière, au 134 rue Peter. Le grand public peut y entrer pour les voir de plus près.

L’édifice historique de 1915, intégré entre les deux au coin de Richmond et Peter, était une ancienne usine de Weston Bakery.

D’autres colonnes, vertes celles-là, leur font écho un peu plus à l’est, au 287 Richmond Ouest. Assez spectaculaires, surtout quand on les observe du dessous!

Et ce quartier continuera son ascension dans les prochaines années. Un édifice de 39 étages est prévu au coin sud-ouest de Richmond et Peter. Un autre de hauteur similaire s’élèvera au-dessus de l’édifice historique au coin sud-est de Richmond et John.

Havre d’optimisme

En 2020, la Ville a acheté le terrain au 229 Richmond Ouest (à l’est de la rue John). Elle a commissionné les artistes Bruno Smoky et Shalak Attack pour peindre les 45 000 pieds carrés de cet ancien stationnement qui allait devenir un havre d’optimisme en pleine pandémie, avec ses invitantes tables de pique-nique.

Le patio est maintenant fermé, mais on peut encore admirer l’oeuvre magistrale. Il est prévu que cet espace devienne un parc public.

À l’est de la rue York, le patio attenant au restaurant concept Chef’s Hall (111 rue Richmond Ouest, ouvert du mardi au samedi, de midi à 21h) est très réussi. Je ne sais pas quand il fermera pour la saison. Mais on peut l’admirer au passage en le longeant pour rejoindre la rue Sheppard, où l’on tourne à droite vers Adelaide.

Autour de la rue Adelaide Ouest

Concourse Building, l’édifice Art déco au coin de Sheppard et Adelaide, est superbe. Poursuivez ensuite vers l’ouest sur Adelaide pour admirer l’intrigante sculpture de Jaume Plensa: une magnifique tête géante à effet spécial, qu’on appréciera mieux en circulant autour de l’oeuvre.

Sur le chemin du retour, il y a le Café Landwer (165 avenue University, au coin d’Adelaide, ouvert tous les jours de 8h à 22h). C’est un joli diner au vaste menu, incluant un grand choix de petits-déjeuners et de cocktails.

Un peu au nord d’Adelaide se trouve le très moderne Momofuku Noodle Bar orné d’une splendide sculpture en forme de dragon (190 avenue University, ouvert pour le lunch les vendredis et samedis de midi à 15h et pour souper de 17h à 22h du mardi au dimanche).

Beaucoup de construction

En continuant vers l’ouest sur Adelaide Ouest, on rejoindra Spadina, 1 km plus loin. Cette section de la ville est en pleine ébullition et bardée de grues de construction. Ne manquez pas de lever le nez pour constater combien la hauteur des nouveaux édifices est en train de changer l’allure du quartier.

Mon option préférée, pour me payer la traite après ce circuit, est le petit restaurant français gastronomique Aloette (163 avenue Spadina, ouvert tous les jours de 16h à 22h30). Il a des allures de wagon de train de luxe.

Nathalie Prézeau est l’auteure locale du guide de balades autoguidées Toronto BEST Urban Strolls. Vous pouvez vous procurer son guide sur amazon.ca et www.indigo.ca ou en communiquant directement avec l’auteure: [email protected]. Vous pouvez passer prendre votre commande au 299 Booth Avenue. L’auteure livre dans Toronto et Poste Canada s’occupe des autres destinations.