Bonus d’été autour d’Ireland Park et de Harbourfront

Balades pour les curieux de Toronto

Harbourfront, Ireland Park
L'oeuvre de Rowan Gillespie représentant un réfugié, au parc Ireland, près du traversier de l'aéroport des îles de Toronto. Photos: Nathalie Prézeau
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Publié 11/08/2021 par Nathalie Prézeau

Quand j’ai appris qu’un édifice abandonné d’Ireland Park, au bord de l’eau, avait été pris d’assaut pour un projet d’art public temporaire avant qu’il ne soit restauré, j’ai voulu le voir de mes yeux. Quelle magnifique installation! Une raison de plus pour se balader à l’ouest de Harbourfront.

Une deuxième excellente raison pour marcher dans cette partie de la ville cet été est le resto-bar pop-up Brass Monkey, établi sur le pont du grand voilier Empire Sandy, amarré temporairement au quai juste à l’est du Toronto Music Gardens. Convaincus?

Harbourfront, Ireland Park
Le monument aux réfugiés irlandais du 19e siècle, en forme de bateau.

La connexion irlandaise

Miotas, le nom de l’installation qu’on pourra voir jusqu’au 22 août (minimum) dans les anciens bureaux de la Canada Malting Company, signifie «mythe» en gaélique. Quelle est la connexion celtique avec ce site?

Pour faire une histoire courte, il faut savoir que le jour de la Saint-Patrick 2019, la Canada Ireland Foundation a signé le bail du 3 Eireann Quay, l’ancien bâtiment qui sera bientôt connu sous le nom de The Corleck, et qui leur servira de siège permanent pour des événements et des expositions.

Miotas, exposition, Ireland Park
L’édifice de la Canada Malting Company, au parc Ireland, abritant l’exposition éphémère Miotas.

La fondation est très attachée à ce site. En 2007, elle y installait le parc Ireland, où l’on peut admirer les personnages émaciés de Rowan Gillespie, le regard rivé sur la Tour CN, et la silhouette d’un grand navire de granite, sur lesquels sont gravés des noms.

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Il s’agit d’un hommage aux Irlandais arrivés en 1847 à Toronto pour fuir la Grande Famine du milieu du 19e siècle.

Imaginez le contexte! Plus de 38 000 immigrants qui débarquent sur Toronto, alors que la ville ne compte que 20 000 habitants!

Plusieurs ont poursuivi la route pour retrouver parents et amis ailleurs au Canada et aux États-Unis. Mais il n’est pas étonnant que la fondation soit aussi présente de nos jours.

Harbourfront, Ireland Park
Une sculpture de Rowan Gillespie représentant une réfugiée enceinte.

Une installation mythique au parc Ireland

Miotas est réellement une installation mythique, en ce sens qu’elle ne sera bientôt qu’un souvenir. Les oeuvres magnifiques, créées au printemps par huit artistes pour cet événement estival, vont disparaître sous les rénovations dès cet automne.

Le thème du mythe est parfaitement ancré dans l’oeuvre du Montréalais Doras (Marc O’Brien), un artiste pluridisciplinaire Irlando-Canadien gradué de l’OCAD de Toronto. Elle occupe tout le plancher d’une vaste pièce dans le sous-sol du bâtiment, et nous en met plein la vue.

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Miotas, exposition, Ireland Park
La Mort des enfants de Lir, de l’artiste Doras, l’oeuvre principale de l’exposition Miotas au parc Ireland.

On l’explore en chaussant des couvre-chaussures pour protéger la scène colorée qui se dessine sous nos pieds.

Elle dépeint une scène du conte de mythologie celtique irlandaise, La mort des enfants de Lir. C’est l’histoire des quatre jeunes enfants de Lir transformés en cygnes par un mauvais sort de leur belle-mère jalouse, les forçant à conserver cette forme pendant 900 ans.

L’artiste a choisi de représenter le moment où les enfants sont transformés en cygne, pour refléter la transition du bâtiment.

Miotas, exposition, Ireland Park
La pièce Fairy Ring de l’exposition Miotas.

Comme une expérience d’urbex

Dans son ensemble, la visite de Miotas ressemble fort à une expérience d’urbex, l’exploration urbaine illicite de sites abandonnés! On circule dans les vieux couloirs pour entrer dans les univers conçus par chaque artiste pour aborder le thème.

Pour son poétique Fairy Ring, Caitlin Taguibao a choisi la symbolique du champignon, qui jaillit du cycle de fin de vie de ce qui le précédait.

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Miotas, exposition, Ireland Park
L’oeuvre Elegy for Lake Ontario dans l’exposition Miotas.

L’oeuvre Elegy for Lake Ontario de Kirsten McCrea et JP King semble directement connectée avec le paysage qu’on voit par les fenêtres. L’eau du lac Ontario semble se déverser dans la pièce, en paliers aux motifs joyeux et colorés, perpétuant le mythe que le lac est maintenant en bonne santé.

L’installation Triple Deity de Kizmet est spectaculaire, remplissant tout notre champ de vision.

La Room of Pleasures de La Pupille + Alfalfa The Dreamers est à la fois érotique et élégante.

Miotas, exposition, Ireland Park
Détail de l’oeuvre The Room of Pleasures, dans l’exposition Miotas.

Il faut réserver en ligne, mais…

On peut réserver gratuitement un créneau horaire en ligne pour visiter l’exposition.

Lors de ma visite, on m’a dit que bien que la majorité des créneaux affichent complet sur le site, on peut se rendre sur place avec de bonnes chances de profiter des spots libérés par ceux qui ne se présentent pas.

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Les heures de visite semblent variables, en fonction des bénévoles disponibles pour gérer le site. Et je ne serais pas étonnée qu’ils ajoutent quelques jours de plus à l’exposition…

Miotas, exposition, Ireland Park
Détail de l’installation Triple Deity, dans l’exposition Miotas.

Pendant que vous êtes au parc Ireland et à Harbourfront

Il y a tant de détails à observer entre le parc Ireland et le Centre Harbourfront, à 1.5 km de là. Les faux fossiles sous nos pieds entre le parc et Queens Quay West. Les chaises Muskoka sur le quai des pirates. Le magnifique Toronto Music Garden.

Harbourfront, Toronto Music Garden
Le Toronto Music Garden.

Ô joie! J’ai découvert que le grand voilier Empire Sandy, amarré juste à l’est du Music Garden, héberge un café (The Wanderer, jeudi et vendredi de 16h à 20h et le weekend de 11h à 20h) et un restaurant pop-up (The Brass Monkey, ouvert du jeudi au dimanche de midi à 22h) en attendant de pouvoir reprendre ses activités.

Ce grand voilier de trois mâts mesure 203 pieds et il a été bâti en 1943. Un très beau décor pour siroter un cocktail en dégustant un ceviche.

Harbourfront, Empire Sandy
À bord du Empire Sandy.

Plus loin, il y a encore les parasols jaunes du HTO Park East. L’Amsterdam BrewHouse avec vue sur le lac. L’architectural Simcoe WaveDeck. Les terrasses au bord de l’eau devant le Centre. Et celle du Boxcar Social surplombant l’étang Natrel, présentement vide, mais joliment orné de rosaces sur le sol.

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Harbourfront
L’espace de l’étang Natrel (la patinoire l’hiver) sert de terrasse au bar Boxcar Social.
le quai Pirate Life, Harbourfront
Le quai Pirate Life au parc Ireland.
Ireland Park, Harbourfront
Un faux fossile de libellule au parc Ireland.
Ireland Park, Harbourfront
Un banc tout en vague au parc Ireland.

La chronique d’aujourd’hui est un complément de la balade #7, une boucle de 3.8 km dans le dernier guide de marche de l’auteure locale Nathalie Prézeau: Toronto BEST Urban Strolls que vous pouvez vous procurer sur amazon.ca ou en communiquant directement avec l’auteure: [email protected]. Vous pouvez passer prendre votre commande au 299 avenue Booth. L’auteure livre aussi dans Toronto, et Poste Canada s’occupe des autres destinations.

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