Un des appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada (CVR) était d’établir un programme obligatoire pour les élèves du primaire et du secondaire «portant sur les pensionnats, les traités, de même que les contributions passées et contemporaines des peuples autochtones à l’histoire du Canada». Où en est-on maintenant avec cette perspectives autochtones en éducation?
Les découvertes de tombes d’enfants non marquées sur les terrains d’anciens pensionnats autochtones ont suscité la consternation à travers le Canada. Pourtant, cette situation était bien connue des communautés autochtones. La CVR en avait fait état dans son rapport en 2015.
Enseignement colonial sur les Autochtones
Jusqu’à tout récemment, explique Éva Lemaire, professeure à la Faculté Saint-Jean et au Département d’études des politiques de l’éducation de l’Université de l’Alberta, «on enseignait sur les Autochtones, comme objet d’étude sociale, avec une place qui était quand même assez marginale, une vision qui était assez passéiste et une culture vue de l’extérieur comme un objet d’étude».
«C’est vraiment une vision des peuples coloniaux qui parlent des peuples autochtones», ajoute Nancy Wiscutie-Crépeau, doctorante à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa.
Une approche qui a tendance à escamoter la grande diversité culturelle et linguistique des peuples autochtones, selon Nancy Wiscutie-Crépeau, mais qui a aussi pour résultat de rendre aux élèves «une version incomplète de la façon dont le pays a été constitué».