Un mets typique de la Louisiane est le gombo, sorte d’étouffée composée de crevettes, écrevisses, huîtres, okras, oignon, poivron, céleri, laurier, thym, ail, persil, sel, poivre et fumet de poisson, tous réunis dans un seul et même bol. Il en va de même pour la Nouvelle-Orléans qui est composée d’une kyrielle de langues et de cultures formant une seule et même communauté.
C’est le Canadien français Jean-Baptiste LeMoyne de Bienville qui fonde la Nouvelle-Orléans en 1718. Nommée en l’honneur du duc d’Orléans, la ville est établie selon les plans de l’ingénieur français Adrien de Pauger. Le quadrillé conçu par de Pauger constitue aujourd’hui le Vieux Carré, communément appelé The French Quarter.
Presque toutes les rues du French Quarter portent des noms français: Bourbon, Royal, Chartres, Dumaine, Iberville, Bienville, Toulouse, Ursulines, Dauphine, St Louis, Ste Anne et Bourgogne. Cette dernière est devenue Burgundy et Chartres est prononcé Charter. Le lac Pontchartrain, au nord de la ville, porte le nom du ministre français de la Marine et des Colonies, Louis Phélypeaux, comte de Pontchartrain (1643-1727). Personne ne prononce ce nom à la française; tous les guides disent «lake Poncho Train»!
Un des premiers tours que j’ai effectués à la Nouvelle-Orléans m’a conduit au cimetière Saint-Louis, où nombre de monuments rappellent une forte présence française. C’est là que se trouve la dernière demeure de familles telles que Musson, Moreau, Fortin et Jabreau. Leurs pierres tombales sont toutes rédigées en français seulement. Le cimetière renferme aussi des tombeaux collectifs pour des Italiens et des Portugais, par exemple. Il y en a dédié à une Société hospitalière et un autre à la Dieu Nous Protège Society.
C’est dans ce cimetière que se trouve le tombeau de Marie Laveau, reine du vaudou de 1820 à 1850. D’origine africaine et antillaise, le vaudou a été intégré en Louisiane dans les années 1800. Les cérémonies vaudoues sont dédiées à plus d’un «loa» ou dieu-esprit, comme le serpent arc-en-ciel, le dieu des travaux de la terre ou l’esprit des morts.