Dix ans après la campagne référendaire de 1995 au Québec, des gens des médias et du milieu de l’édition affirment que ce fut un des moments les plus dramatiques et les plus palpitants de l’histoire du pays. Pour justifier ce point de vue, la Société Radio-Canada a produit une série d’émissions de télévision qu’elle rediffuse à qui mieux mieux et les Éditions Bayard Canada ont publié une brique de 488 pages: Point de rupture, Québec-Canada: le référendum de 1995.
C’est le journaliste Mario Cardinal qui signe cet essai-reportage en se basant, entre autres, sur les témoignages de Jacques Parizeau, Jean Chrétien, Daniel Johnson, Jean Charest, Mario Dumont, Raymond Chrétien, Brian Tobin, Allen Rock et j’en passe. Son seul regret réside dans le fait que Lucien Bouchard, Bernard Landry et Paul Martin n’aient pas accepté de témoigner.
L’ouvrage est très détaillé et fourmille de citations dont la référence n’est pas toujours exacte (à la page 12, la note 5 ne renvoie pas à la bonne traduction et à la page13 il y a une citation de 13 lignes sans note de référence).
Une des citations les plus révélatrices, à mon avis, ne provient pas d’un politicien bien en vue mais plutôt de la journaliste franco-ontarienne Chantal Hébert. Elle affirme qu’«un journaliste (à Ottawa) apprend rapidement qu’on peut savoir plus vite comment un cabinet va être remanié, en ayant de bonnes sources à l’ambassade des États-Unis plus qu’en ayant de bonnes sources au bureau du premier ministre».
Une autre citation assez croustillante nous vient de Roy Romanow; selon ce premier ministre de la Saskatechwan, «dans les années 1970, on se demandait si Parizeau était devenu indépendantiste parce qu’il n’avait pas pu obtenir un poste de gouverneur à la Banque du Canada ou s’il avait des motivations plus valables. J’ai toujours cru qu’il avait d’autres motivations.»