En cette année difficile, la solitude aura fait partie des épreuves à surmonter pour plusieurs personnes. Certaines en ont pris l’habitude, d’autres le vivent plus mal, au point où cela peut affecter leur santé mentale — y compris des professionnels de la santé mentale.
«Exaspération, colère, irritabilité et déprime; le manque de soutien social nous affecte tous, y compris les professionnels dont la tâche est de nous aider à aller mieux.» C’est ce que résume la professeure du département de psychologie et directrice du laboratoire Trauma et résilience de l’Université du Québec à Montréal, Pascale Brillon.
Elle a mené une recherche visant à mesurer le niveau de détresse chez ces professionnels — psychologues, travailleurs sociaux, psychiatres, psychoéducateurs, intervenants en relation d’aide — par rapport à celui de la population générale, en ces temps de Covid.
Réorganisation stressante
Bientôt publiée, cette étude montre que les professionnels sont aussi déprimés et anxieux que tout le monde. Mais dans les zones rouges, ils le sont plus que la population générale. Ils se disent aussi plus souvent victimes d’irritations dans la métropole qu’en région.
«En général, ils s’en sortent mieux, car ils connaissent les ressources. Et pourtant, dans les zones à risque, ils s’en sortent aussi mal, car ils vivent des facteurs de stress importants, à commencer par la réorganisation du travail à distance», souligne la chercheuse.