Si l’énoncé économique fédéral d’automne révèle, sans surprise, un déficit d’une ampleur historique – près de 400 milliards $, 12 fois celui de l’an dernier –, les finances publiques tiendront tout de même le coup, selon certains experts.
Vote de confiance
Le gouvernement libéral se trouve partagé entre de grandes orientations pour un futur programme de relance économique et d’autres mesures de soutien immédiat aux Canadiens et aux entreprises. Le document déposé lundi par la ministre Chrystia Freeland devrait faire l’objet d’un vote de confiance au Parlement.
Certaines mesures issues de l’énoncé économique, dont la bonification de l’allocation canadienne pour enfants et de la subvention salariale d’urgence (SSUC), engagent la confiance de la Chambre envers le gouvernement, affirmait le premier ministre en conférence de presse, le 1er décembre.
Des élections?
Selon la professeure Geneviève Tellier, de l’École d’études politique de l’Université d’Ottawa, «le calcul est que le gouvernement est confiant de ses idées et pense qu’il y aura un appui de la population. Finalement, il défie les partis d’opposition: “si vous voulez déclencher des élections pour ça, et bien ça va être à vous de vous justifier”».
Daniel Béland, professeur au Département de sciences politiques de l’Université McGill, croit que le premier ministre «veut probablement forcer à nouveau la main du NPD, comme après le discours du Trône. Difficile d’imaginer comment le NPD pourrait voter contre et porter le poids d’un déclenchement d’élections en décembre.»