Tous les «leaders du monde» sont en déclin

Xi Jinping, Donald Trump, Vladimir Poutine.
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Publié 28/04/2020 par Réjean Grenier

Dans ma jeune vingtaine, je me souviens avoir lu une histoire de la Chine en quatre volumes. Après, j’ai longtemps pensé que la Chine était une belle civilisation qui a donné au monde un grand savoir-faire et plusieurs inventions.

Ça, c’était avant le régime communiste qui y sévit depuis 1949. Depuis, de Mao Zedong à Xi Jinping, il est clair que les leaders chinois sont plus préoccupés par le pouvoir que par le bien-être de leur peuple.

Dictature

Cette autocratie est devenue de plus en plus évidente depuis l’avènement de Xi Jinping en tant que leader du pays le plus populeux de la planète. Hypocrite et menteur, il se présente comme un chef de file du libéralisme mondial, alors même que son gouvernement emprisonne et torture tous ceux qui ne se conforment pas à la pensée unique selon laquelle seul le Parti détient «la Vérité».

C’est ainsi que ce gouvernement chinois a emprisonné ou bâillonné les premiers à dévoiler l’émergence d’un nouveau coronavirus à Wuhan. Ce même gouvernement qui a attendu des mois avant d’en avertir les autorités mondiales de santé. Ce même gouvernement qui, à ce jour, continue de mentir quant au nombre de décès causés par le virus en Chine.

Et ce pays rêve d’être le leader du monde. Dieu nous en préserve.

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Le déclin de l’empire

Je me souviens d’une discussion au début des années soixante avec d’autres jeunes de 10-12 ans comme moi, alors que je vantais les mérites des États-Unis. «Le monde a bien changé», comme chantait le groupe acadien 1755. Depuis la guerre du Vietnam, nous vivons ce qu’un autre de nos grands a appelé le déclin de l’empire américain.

Depuis l’élection de Donald Trump à la présidence, ce déclin s’accentue. L’Amérique était déjà divisée et Trump continue à nourrir ce clivage. Il se complaît dans le chaos, le Parti républicain continue de l’appuyer et quelque 40 % de l’électorat américain l’applaudit.

Cet appui se maintient alors même que la gestion de la pandémie par la Maison-Blanche de Trump met les Américains en danger. Ben oui, buvons du Javex, ça va aider. Quelle ineptie!

Le système politique américain donne beaucoup trop de pouvoir à la présidence, ce qui entraîne, dans le cas d’un narcissique comme Trump, une mégalomanie qui effraie le monde.

Mais ce qui rend les États-Unis inaptes à être, comme on disait il n’y a pas si longtemps, le leader du monde libre, c’est le manque de jugement moral du peuple américain, qui continue à se réjouir de la performance dangereuse de son président.

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Les États-Unis ne sont donc plus les leaders du monde. Point.

Rêves de grandeur

Il y a bien sûr d’autres leaders mégalomanes qui rêvent de ce titre. On pense notamment à la Russie de Poutine, mais justement devenir leader du monde n’est qu’un rêve pour celui que le monde civilisé a répudié depuis plusieurs années.

Avec tous ses tours de passe-passe pour se maintenir au pouvoir, le monde a bien compris que Poutine n’est qu’un oligarque avide d’argent et de pouvoir. Toutes ses incartades militaires chez ses voisins, ses manigances virtuelles pour influencer les élections dans plusieurs pays et ses mensonges au sujet de la pandémie démontrent que la Russie est un pays sans avenir mondial.

Tant qu’il sera au pouvoir, la Russie n’aura donc pas l’étoffe d’un leader du monde.

Désunion européenne

Et, bien sûr, il y a l’Europe. L’Union européenne est l’une des expériences politiques les plus novatrices et porteuses d’espoir du XXsiècle. Mais son temps semble compté. Ses partis nationalistes minent la confiance du peuple européen, et le Brexit signale un déclin probablement irréversible.

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L’Europe continue donc d’être une civilisation en déclin.

Alors voilà, les paris sont ouverts. Qui est ou sera le nouveau leader du monde?

Auteur

  • Réjean Grenier

    Journaliste et éditorialiste depuis plus de 40 ans. Il a été propriétaire d’un journal et d’un magazine dans le Nord de l'Ontario. Avide lecteur, il a présenté une chronique littéraire sur les ondes de Radio-Canada pendant cinq saisons.

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