Un regard sur le quotidien des réfugiés, au cœur de Belgrade

Boja Vasic à la galerie Glendon

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Publié 31/10/2007 par Sandy Plas

La galerie Glendon, située au cœur du campus Glendon, propose jusqu’au 16 novembre l’exposition du photographe torontois Boja Vasic, Parallel World – The Architecture of Survival, qui nous emmène au cœur de la ville de Belgrade, terre d’accueil de milliers de réfugiés.

«Ces photos ont été prises à Belgrade, mais elles pourraient venir de n’importe quel autre pays, où des gens tentent de survivre dans des bidonvilles.» Certes, comme le souligne Boja Vasic, les photographies qui composent l’exposition Parallel World – The Architecture of Survival ne trahissent pas au premier abord la ville d’où elles ont été prises.

Et pour cause. Elles illustrent le quotidien de réfugiés – souvent venus du Kosovo – vivant sous des abris de fortune construits avec les matériaux les plus improbables. Matelas vieillis, tôle ondulée, morceau de carton… Tout se combine pour créer un semblant d’habitation. La vie a pourtant bien pris ces marques au milieu de cet environnement fait de bric et de broc. Ici, des enfants jouent devant leur «porte», là un groupe d’anciens discute. Des scènes universelles, transposables dans tous les bidonvilles du monde.

Boja Vasic a fait le choix de Belgrade, en Serbie, avant tout parce que ses racines se situent là-bas. «Vivre au Canada m’a ouvert les yeux sur les conditions de vie de ces populations de réfugiés. Je ressentais le besoin de mettre en lumière leur situation.» Et par là-même de dénoncer les différences de condition de vie: «Ce qu’on jette ici à la poubelle, carton ou tapis, sert de maison à ces habitants et leur permet de survivre.»

Lorsqu’on demande à Boja Vasic quel est pour lui le rôle d’un photographe, la réponse est sans appel: «Le photographe n’est pas un simple témoin, il doit apporter des clés de compréhension du monde et mettre en avant les réalités sociales, politiques et économiques. Comprendre qui l’on est et où l’on vit, voilà son travail.»

C’est dans cette démarche de prise de conscience de la réalité qui nous entoure que le photographe a fait le choix de bâtir une de ces cabanes de fortune, en plein centre de la galerie. Taille réelle, matériaux de récupération… L’environnement de ces réfugiés illustré par les photographies prend forme sous nos yeux, pour un résultat original et efficace. Plus loin on peut également voir une vidéo tournée dans les mêmes lieux.

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L’exposition offre ainsi différents moyens d’expression, qui permettent d’ouvrir notre regard sur cet univers parfois lointain. «J’ai voulu reconstruire une de ces cabanes de réfugié pour matérialiser le sujet que je développe dans mes photos. L’installer de la sorte dans un endroit public est peut-être aussi une petite provocation…»

Parallel World – The Architecture of Survival a déjà voyagé à travers le monde, de La Havane au Portugal, en passant par le Québec, l’Albanie et le Kosovo. «Dans la région de Thunder Bay, des visiteurs m’ont dit qu’ils reconnaissaient dans ces photographies le quotidien des Indiens, plongés dans la pauvreté et vivant à l’écart de la société moderne. Nul besoin d’aller jusqu’en Serbie pour retrouver pareilles situations.»

Un message intéressant et pertinent, pour une exposition qui vaut le détour.

Parallel World – The Architecture of Survival. Galerie Glendon, 2275 Bayview Avenue. Ouverture: mardi-vendredi de 12h à 15h, samedi de 13h à 16h. Gratuit.

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