La ville de Bordeaux vient d’entrer cet été dans le patrimoine mondial de l’UNESCO au titre d’Ensemble urbain exceptionnel. L’ampleur du secteur concerné est unique au monde (1 810 hectares, soit près de la moitié de la ville) et n’a d’égal que sa diversité: le centre historique, dont un kilomètre de façade homogène du XVIIIe sur les quais, un quartier d’immeubles modernes, des chapelets de petites maisons ouvrières, les «échoppes», et la grande ceinture routière des boulevards.
Cette distinction couronne un plan urbain dans cette ville moyenne de 231 000 habitants (660 000 avec la communauté urbaine): centré autour de la construction d’un tramway ultramoderne, la ville a restauré son centre historique et s’est ouverte au fleuve, la Garonne, en réaménageant les quais de l’ancien port.
Bordeaux «la Belle endormie» comme on la surnomme là-bas, semble se réveiller et s’épousseter, en ravalant d’innombrables façades noircies par le temps et la pollution, pour redevenir la ville blonde, construite en pierre calcaire.
Les touristes semblent avoir répondu à ce Bordeaux nouveau. Les visites guidées ont affiché une hausse de 75 % entre juillet 2006 et 2007. La nouvelle visite Bordeaux UNESCO, grand survol de deux heures en soirée a été dédoublée début août.
Les Bordelais semblent aussi redécouvrir leur ville. Il faut les voir se prélasser aux nombreuses terrasses des cafés, sur les espaces piétonniers gagnés lors de l’implantation du tramway. Ou jouer les pieds nus dans le miroir d’eau aménagé sur les quais pour refléter la majestueuse Place de la Bourse.